L’accord signé à l’arraché le 2 août dernier, le jour même de la dead line comporte les éléments suivants :
Une augmentation d’au moins 2100 milliards de dollars portant le plafond de la dette souveraine à 16,4 milliards de dollars. Cette augmentation se fera en deux étapes jusqu’en 2013 :
– Une réduction des dépenses de l’Etat américain de 1000 milliards de dollars sur dix ans ;
– La création d’une commission bipartisane qui doit identifier des réductions supplémentaires sur la décennie d’un montant de 1500 milliards de dollars.
Cette décision votée in extremis ne devait-elle régler des problèmes de court terme et être de nature à rassurer les marchés ? Si l’on en juge par ce qui arrive, non.
Dans les jours qui ont précédé le vote, la bourse montrait des signes de fébrilités importantes. Le vote du Congrès n’a évidemment pas calmé cette grande anxiété. Le vendredi 5 août, le Dow Jones perdait plus de 1000 points.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’agence de notation Standard & Poors rétrogradait la dette publique américaine pour donner la note AA+ au lieu du fameux triple A (qui n’a rien à voir avec le classement des andouillettes AAAAA (Association amicale des amateurs d’andouillette authentique). Cette note correspond à une appréciation de « très bonne ». Mais c’est la première fois depuis la création de la l’agence de notation en 1941 que les Etats-Unis ne bénéficient plus du AAA. S&P explique dans sa note de conjoncture qu’elle considère le plan de consolidation adopté par le gouvernement américain n’est pas suffisant à stabiliser à moyen terme la dette souveraine. Pire, l’agence de notation prévient qu’elle pourrait encore baisser d’un cran la dette au niveau de AA dans les deux ans à venir. Les deux autres agences de notation n’ont, pour l’instant pas modifié leur jugement.
S&P prévoit que la dette devrait continuer à augmenter et passer de 74 % du PIB en 2011 à 79 % en 2015 et 85 % en 2015. L’agence prend acte du fait que les suppressions d’impôts arrêtées par George W. Bush en 2001 et 2003 qui prennent fin en 2012 devraient être maintenues privant ainsi l’Etat de revenus supplémentaires.