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Les États-Unis allergiques au système métrique

Michael Jordan, joueur vedette des Chicago Bulls au palmarès sans égal, mesurait 6’6’’ (6 pieds 6 pouces) et pesait 216 pounds. Le thermomètre est tombé en dessous de zéro dans certaines régions du Midwest. Rien d’extraordinaire si ce n’est qu’il s’agit de degrés Fahrenheit.

Les États-Unis restent un des rares pays qui utilise un système de poids et mesures différent du système métrique, système qui résulte de la Convention du Mètre qui vient de fêter ses 150 ans.

Le Système international d’unités, héritier du siècle des Lumières, est désormais fondé sur les constantes de la physique. La genèse du Système international d’unités, remonte à la Révolution française. En 1791, l’Assemblée constituante prend la décision de définir « une unité qui ne renferme ni d’arbitraire ni de particulier à la situation d’aucun peuple sur le globe. » Il s’en suit la formidable épopée scientifique des astronomes Delambre et Méchain qui mesureront entre Dunkerque et Barcelone une fraction du méridien de Paris, d’où ils déduiront la longueur d’un mètre, unité au fondement du système métrique décimal, ancêtre du SI.

Les unités du SI se doivent d’être cohérentes, pérennes et universelles. Depuis 2018, les sept unités fondamentales sont toutes reliées à une constante fondamentale de la physique, en particulier celles de la mécanique quantique.

Le Laboratoire National de Métrologie et d’Essais (LNE) qui vient de fêter les 120 ans de sa création organisait une conférence sur cette longue histoire à laquelle les États-Unis sont restés assez étrangers bien qu’il ait signé la Convention du Mètre. Et pourtant, il y a eu plusieurs tentatives pour que le pays adopte le système métrique dans la vie courante.

En 1866, le Congrès a adopté une loi permettant l’utilisation légale du système métrique aux États-Unis. Cela n’obligeait pas son usage, mais il devenait légalement reconnu. Quelques années plus tard, en 1875, les États-Unis ont signé la Convention du Mètre, rejoignant d’autres pays pour standardiser le système métrique.

Dans les Années 1960, le gouvernement a lancé des programmes pour sensibiliser le public et encourager l’adoption du système métrique dans l’industrie et l’éducation. Le National Bureau of Standards (aujourd’hui NIST) a joué un rôle clé.

En 1975, le Metric Conversion Act établissant une politique nationale de transition vers le système métrique a été voté par le Congrès et signé par Gerald Ford. Mais là encore la conversion était volontaire et non obligatoire. De telle sorte que, dans la vie courante, les Américains utilisent toujours le système impérial développé par l’Empire britannique (certaines unités sont d’ailleurs différentes aux États-Unis et en Angleterre). Les raisons invoquées : un coût important pour un bénéfice relativement modeste.

Aux États-Unis, certaines industries, notamment celles travaillant à l’international comme l’industrie automobile, ont adopté le système métrique pour faciliter les exportations. Certains produits, comme les boissons et les médicaments, affichent les mesures à la fois en unités impériales et métriques.

Toutefois, la communauté scientifique et technologique utilise presque exclusivement le système métrique, ce qui crée un contraste avec le grand public.

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