Too big to fail? Peut-être. Mais pas too big to pay back. 3 ans après l’explosion de la bulle immobilière suite à la crise dite des subprimes, le gouvernement américain se trouve un peu dans la situation d’une après marée noire où il faut tout nettoyer. Clean the mess ! Mais cette opération nécessaire pose des problèmes complexes et ne se fera pas sans douleur.
Suite aux opérations de saisies (foreclosures), le gouvernement américain se retrouve propriétaire de 248 000 résidences particulières (1), soit près d’un tiers des maisons ayant fait l’objet d’une telle procédure. Et apparemment, il ne sait pas trop quoi en faire sachant qu’en plus il faut en financer la maintenance de ces maisons. D’ailleurs, il a lancé un appel à contribution (joint plea) pour recueillir des idées sur le sujet. Les mettre en vente exercerait une forte pression à la baisse d’un marché déjà largement déprimé. Selon les indices S&P et Fiserv, le marché est au niveau de 2003 (environ 130) sachant qu’il était monté jusqu’à 190.
Une des idées assez plausible serait de les proposer en location et de s’associer avec des partenaires locaux. Mais on imagine assez bien la complexité et la lourdeur de la tâche. Sachant que, parallèlement, le gouvernement s’était engagé a aidé des particuliers qui se sont fourvoyés en répondant favorablement aux banques un peu trop pressantes et prenant des emprunts dont ils savaient qu’ils ne pourront pas rembourser. L’administration Obama a aidé environ 657 000 propriétaires loin de l’objectif de 3 à 4 millions qu’elle s’était fixé initialement. Les Etats les plus touchés sont la Floride, l’Ohio et Nevada.
Les banques sur le grill
Le rôle des banques dans la crise des subprimes est évidemment important même si d’autres agents économiques pourraient être blâmés. Le Federal Reserve Board a engagé une action judiciaire contre Goldman Sachs pour misconduct et negligence dans leur pratique de fourniture de prêts et leur conduite pour engager des foreclosures. Plus précisément, c’est Litton Loan Servicing, une filiale de Goldman Sachs, qui est mise en cause. Sachant que Goldman Sachs vient de vendre Litton Loan Servicing et que, dans l’hypothèse où elle souhaiterait revenir sur de marché des prêts hypothécaires, elle devrait mettre en œuvre une gouvernance d’entreprise, de gestion du risque, de mise en conformité…
De son côté, l’Agence Federal Housing Finance (qui supervise les activités de Freddy Mac et Fannie Mae) a engagé une action judiciaire contre 17 institutions financières (2) dont la Société Générale les accusant de maquillage de la qualité des prêts hypothécaires qu’elles ont consentis avant de les revendre à des investisseurs sous la forme de titres de dettes au moment de la bulle (residential private-label mortgage-backed securities (PLS)).
Fannie Mae et Freddy Mac ont perdu quelque 30 milliards de dollars dans le rachat de ce type de titres. Sachant qu’au final, c’est l’argent des contribuables qui a été perdu.
(1) Fannie Mae, Freddie Mac et la FHA (Federal Housing Administration) ont réduit le parc de résidences de 295 000 en décembre à 248 000 en juin de cette année. Selon le RealTrac, le nombre de foreclosures représentait quelque 20 % des 3,65 millions de maisons en vente au mois de juillet.
(2) La liste des institutions financières incriminées publiées dans un communiqué de la FHFA :
- Ally Financial Inc. f/k/a GMAC, LLC
- Bank of America Corporation
- Barclays Bank PLC
- Citigroup, Inc.
- Countrywide Financial Corporation
- Credit Suisse Holdings (USA), Inc.
- Deutsche Bank AG
- First Horizon National Corporation
- General Electric Company
- Goldman Sachs & Co.
- HSBC North America Holdings, Inc.
- JPMorgan Chase & Co.
- Merrill Lynch & Co. / First Franklin Financial Corp.
- Morgan Stanley
- Nomura Holding America Inc.
- The Royal Bank of Scotland Group PLC
- Société Générale