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Les Américains n’aiment-ils plus le train ?

Le gouverneur de l’état de Floride, le républicain Rick Scott, a informé le ministre du transort Ray LaHood qu’il rejetait le projet de construction d’un réseau ferré à haute vitesse relancé et financé en partie par le gouvernement fédéral. Pour justifier cette décision, Rick Scott indiquait à la fois que ce projet n’était pas approprié étant donné le déficit actuel et qu’un tel service n’était pas justifié et surtout coûterait très cher.

On ne rappellera pas combien le train a joué un rôle important dans la conquête de l’Ouest américain et l’unification du pays. Mais depuis le milieu des années 50, avec le développement du transport aérien et la construction d’un système autoroutier décidé par l’administration Eisenhower et couvrant la totalité du pays, le train est devenu le parent pauvre et passé largement au second plan derrière l’avion et la voiture, le premier étant devenu le symbole de la modernité et le second de la liberté individuelle et du statut social. Créée en 1971 pour unifier des sociétés existantes, la compagnie Amtrak fait pale figure par rapport à la SNCF en termes de service offert et est en permanence sous perfusion financière.

Depuis plusieurs années, de nombreux projets ont été élaborés dans ce qu’on appelle les corridors, en gros des zones à population relativement dense. Parmi les plus en vues et les plus avancés sur le papier, La Californie, le Texas,  le Nord-Est et la Floride. A l’occasion des élections présidentielles de 2008, la Californie avait entre autres décidé de se doter d’une infrastructure de train à grande vitesse (Le train, moyen de transport du 21e siècle).

Plus récemment, ces projets de TGV ont fait parler d’eux lors du déplacement de Guillaume Pépy en Floride et en Californie pour vendre l’expertise française en la matière (La bataille du rail ou le protectionnisme de mauvaise foi). Suite à des démarches de lobbies, le président  de la SNCF a du faire ses excuses sur la participation de la compagnie pendant la deuxième guerre mondiale dans le transport de victimes vers les camps de la mort. Le Sénat de Californie comme celui de la Floride ont pondu une loi ad hoc pour imposer à la compagne nationale de dévoiler le nom de toutes les victimes qu’elle avait transportées vers les camps de la mort pendant la deuxième guerre mondiale.

C’est en particulier le contenu de l’Holocaust Accountability and Corporate Responsability Act votée par la Chambre des Représentants à la fin du mois de septembre. La loi indique que les entreprises qui souhaitent soumissionner doivent partager les mêmes valeurs en matière de droit de l’homme que les Etats-Unis.

Il y a quelques jours, le gouvernement républicain Rick Scott a donc informé de sa décision l’administration Obama de rejeter le projet de construction d’un réseau ferré de train à haute vitesse qui devait relier dans un premier Tampa à Orlando avec des extensions possibles vers Miami. Le site http://www.floridahighspeedrail.org nous rappelle que l’Etat de Floride étudie la faisabilité d’un projet de TGV depuis 1976. Les raisons sont simples et elles sont exprimées sur le site du gourverneur (Florida Governor Rick Scott Rejects Federal High Speed Rail) : en gros, un investissement très important qui dépasse la plupart du temps ce qui est prévu et une rentabilité loin d’être assurée. Il y a sans doute mieux à faire pour créer des emplois dit en substance Rick Scott.

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