Donald Trump avait pourtant utilisé l’artillerie lourde avant le début de l’audition marathon (plus de 5 heures) de James Comey et Mike Rodgers, respectivement directeur du FBI et de la NSA, devant le House Intelligence Committee avec 5 tweets menaçants et rageants écrits en gros caractères Mais rien n’y fit.
James Comey a été on ne peut plus clair en affirmant les éléments suivants :
- Il n’y aucune évidence pour soutenir l’idée que Barack Obama avait donné l’ordre de placer des écoutes téléphoniques dans la Trump Tower pendant la campagne. Donald Trump a utilisé le terme très précis de « wiretapping » mais a ensuite laissé son porte-parole Sean Spicer se dépatouiller pour expliquer péniblement (expliquer l’inexplicable n’est pas une tâche facile) que le terme « wiretapping » voulait seulement dire « surveillance ». Indiquant en creux que Donald Trump est un menteur.
- Le FBI a engagé depuis le mois de juillet une enquête (criminal investigation) pour découvrir les relations entre les membres de l’équipe de Donald Trump (incluant Donald Trump lui-même ?) et les autorités russes pendant la campagne électorale afin de savoir si les rencontres relativement nombreuses entre les deux parties ont été le fruit du hasard ou si elles ont été coordonnées. Il a tenu à préciser que ce type d’investigation de contre-intelligence sont parmi les plus difficiles et qui durent le plus longtemps. Révéler que le FBI a engagé une enquête est très rare et la réponse la plus fréquente de James Comey face aux représentants était laconique :
« I can’t comment on this »
Moins de deux mois après son entrée à la Maison Blanche, Donald Trump est donc face à une affaire qui n’est pas sans rappeler celle à laquelle avait été confronté Richard Nixon, mais en plus grave si les faits, même partiels, d’intelligence avec un pays étrangers sont beaucoup plus grave.
Car il ne s’agit pas seulement d’une personne mais de plusieurs qui sont d’ores et déjà sur la sellette : Michael Flynn bien sûr mais pas seulement, le conseiller à la sécurité nationale qui a dû démissionné suite à des révélations sur ses rencontres avec l’ambassadeur russe à Washington et ses mensonges, Paul Manafort, l’un des chefs de campagne du candidat Trump, Roger Stone, conseiller de longue date, Carter Page, conseiller sur les affaires étrangères et aussi Jeff Sessions, le ministre de la Justice qui lui aussi a été parjure.
Donald Trump aidé par les républicains a essayé de détourner l’attention en mettant l’accent sur les fuites plus que sur la possible collusion avec la Russie ou même demandant que le FBI enquête sur les rapports entre Clinton et la Russie (La maison ne recule devant aucun sacrifice !). Comme à son habitude, Donald Trump a du mal avec la réalité et les faits leur préférant les « alternatifs facts » ou plus simplement ses faits à lui c’est-à-dire ses propres mensonges. Il a donc minimisé ce que l’on sait pour l’instant confondant « ne rien savoir « et » savoir qu’on ne sait pas encore ».
Mais c’est là une épée de Damoclès qui est suspendue sur le président qui ne va pas se laisser haché menu. Renvoyer James Comey serait sans doute un peu trop voyant mais exercer des pressions pour que rien ne sorte de cette affaire est beaucoup plus vraisemblable même si le président ne doit pas entré en contact direct avec les agents du FBI.
Au final, le seul candidat sous investigation du FBI au moment de l’élection était Donald Trump.