L’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche a modifié en profondeur l’image qu’ont les pays sur les Etats-Unis. C’est ce qu’indique clairement le sondage que vient de publier le Pew Research Center intitulé America’s Image Abroad Rebounds With Transition From Trump to Biden[1] que l’on pourrait qualifier d’effet yoyo extrêmement marqué depuis l’arrivée de George W. Bush en l’an 2000. Effet sans doute excessif car il ne traduit pas une modification aussi brutale de l’état d’esprit des Américains ni un changement de politique étrangère aussi radical. Parfois la forme peut masquer un peu le fond. Par rapport à la Chine par exemple, les démocrates et les républicains sont assez d’accord sur le défi posé par la montée de puissance de la Chine sur la scène internationale.
C’est ainsi que Joe Biden a maintenu les droits de douane sur les produits importés et il vient de faire voter par le Congrès un projet de loi visant à renforcer les investissements en recherche publique sur la science et la technologie d’une enveloppe de 250 milliards de dollars. Un projet qui a bénéficié d’un soutien de 18 sénateurs républicains ce qui est considérable dans la situation actuelle avec un chef de la minorité Mitch McConnell qui avait dit clairement que son objectif principal était de stopper toute initiative des démocrates comme il avait dit en son temps qu’il voulait faire de Barack Obama et a répété après l’élection de Joe Biden qu’il était de faire obstruction à tout projet du président démocrate. Plus de compromis ni de concession. On verra d’ailleurs comment Joe Biden arrivera à se sortir de l’actuelle pseudo négociation avec les républicains sur le projet de loi sur les infrastructures.
L’image du président rejailli fortement et presque immédiatement sur l’image des Etats-Unis. Et sur ce point, l’appréciation des citoyens des 12 pays incluent de l’enquête est radicalement différente sur quatre facteurs : qualification pour la fonction, leadership, dangerosité et arrogance. C’est la notion de leadership que l’écart est le moins important alors même que l’ex-président avait qualifié son adversaire de « Sleepy Joe ». Il faut un temps où les républicains considéraient que les qualités personnelles du président était un élément important de l’équation. Que ne nous n’avaient-ils pas dit et répété lors de l’affaire Lewinski que Bill Clinton n’était pas qualifié pour sa fonction. Et puis Donald Trump est arrivé avec ses outrances, ses invectives, ses attaques et tout d’un coup seul la politique comptait. En tout cas, Joe Biden fait à peu jeu égal avec Angela Merkel pour ce qui est de la confiance.
[1] For this report, we use data from nationally representative surveys of 16,254 adults from March 12 to May 26, 2021. All surveys were conducted over the phone with adults in Canada, Belgium, France, Germany, Greece, Italy, the Netherlands, Spain, Sweden, the UK, Australia, Japan, New Zealand, Singapore, South Korea and Taiwan.