La présidence Trump 2.0 sera très différente de la première : elle sera autoritaire, nationaliste et populiste. C’est ce qu’on entend dire souvent.
Est-ce un procès d’intention fait au 45e président des Etats-Unis et candidat à en être le 47e ? Il suffit juste d’écouter ses discours pour en avoir le cœur net. Ses louanges et autres glorifications des autocrates de la planète ne laisse pas beaucoup de place à ambiguïté. Donald Trump rêve de transformer les Etats-Unis en un régime où le fameux système de Checks and balances ne pourra pas l’empêcher de faire ce dont il a envie. En gros gérer les Etats-Unis comme il a géré sa PME Trump Organization. Par ailleurs, ne demande-t-il pas une totale immunité, seule condition à ses yeux, pour une présidence efficace et qui ne s’encombre pas des oripeaux démocratiques.
Mais un président autoritaire, ça veut dire quoi exactement ? Le groupe Protect Democracy qui regroupe des républicains, des démocrates, des conservateurs et des progressistes à condition qu’ils croient en la démocratie a exploré la question dans le rapport The Authoritarian Playbook for 2025 – How an authoritarian president will dismantle our democracy and what we can do to protect it et détaillé les débordements auxquels il faut s’attendre si Donald Trump était élu. (un rapport à lire de toute urgence)
L’idée communément accepté est que lors de son premier, les adultes dans la pièce comme on les appelait l’on empêcher de faire tout ce qui lui passait par la tête. Dans une version Trump 2.0, son entourage sera constitué essentiellement de « yes men » dont le loyalisme passera devant les qualifications.
Le rapport porte spécifiquement sur trois éléments : les promesses, les pouvoirs et les plans.
– Il rassemble une série de promesses que Donald Trump a faites, selon ses propres termes, pour ce qu’il ferait dans un second mandat.
– Il examine les pouvoirs de la présidence et la manière dont ils pourraient être utilisés pour mettre en œuvre ces promesses. Il explique les mécanismes juridiques qui seront appliqués pour transformer les promesses de campagne de Trump en politiques et programmes gouvernementaux. Et il évalue les garde-fous existants qui pourraient limiter ou prévenir ces abus de pouvoir et la mesure dans laquelle ils continueront de s’appliquer.
– Il explore les plans que Trump et ses alliés ont rédigés pour contourner ou annuler les contrôles dans notre système qui, autrement, ont ou pourraient contenir ses intentions les plus extrêmes.
Trump, dictateur : les réactions de républicains
“It’s entertainment. And, you know, we’ve been around him long enough.
It’s entertaining.
Texas Rep. Michael McCaul
“I think it was a joke.”
South Carolina Sen. Lindsey Graham
“We all know Trump uses unique expressions when he explains things.”
Kentucky Rep. James Comer
“Trump’s superpower is that he’s the most quick witted leader in a generation. Every grown man hyperventilating about this clip needs to find a sense of humor.
J.D. Vance
Les promesses de campagne de Trump sont longues, tout comme les plans de groupes qui travaillent pour soutenir ces promesses en préparation d’un deuxième mandat de Trump. Ce rapport ne cherche donc pas à les couvrir tous. Il ne couvre pas non plus les dangers posés par un second mandat de Trump au sujet desquels il n’a pas fait de promesses explicites ou qui ne relèvent pas des opérations du gouvernement fédéral, mais qui peuvent poser des risques encore plus graves, tels que la mesure dans laquelle il utilise la menace et la réalité de la violence pour atteindre des fins politiques. Le rapport aborde les sujets suivants sur lesquels il a fait des promesses explicites et sur lesquels ses alliés ont élaboré des plans spécifiques pour l’action du Gouvernement fédéral :
– Accorder le pardon présidentiel pour servir ses fins. Pendant son premier mandat, Donald Trump a découvert qu’il pouvait tirer parti du pouvoir de grâce pour induire des témoins contre lui dans le silence. Au cours d’un second mandat, il a indiqué qu’il abuserait davantage de grâces pour inciter à la violence politique, inciterait à commettre des infractions de droit en bénéficier et se rendrait au-dessus de la loi.
– Ordonner des investigations contre ses rivaux et ses opposants : La vengeance (I am your retribution a-t-il déclaré à de nombreuses reprises) est le thème dominant de la campagne de Trump en 2024, et ses alliés planifient d’éliminer l’indépendance traditionnelle du ministère de la Justice pour donner à Trump un plus grand contrôle personnel pour utiliser, voire dévoyer, la loi contre ses adversaires.
– Organisation de la revanche : En plus de diriger le pouvoir discrétionnaire du ministère de la justice, Trump a promis de consolider et d’exercer le pouvoir réglementaire fédéral pour récompenser la loyauté politique et punir ses critiques, en particulier ceux associés aux médias. De nombreux rapports font état de ces représailles réglementaires au cours du premier mandat de Trump, et les plans pour un deuxième mandat incluent des moyens de supprimer ces obstacles qui limitent les possibilités pour plus d’être.
– Déploiement de l’armée pour traiter des affaires intérieures : Une caractéristique centrale de la démocratie américaine est que l’armée américaine ne doit pas être utilisée contre les citoyens américains. Mais Trump prévoit d’abuser de la loi sur l’insurrection pour ordonner la force militaire afin d’étouffer la dissidence et de cibler les communautés vulnérables.
Les six axes du gouvernement autoritaire de Donald Trump. Chacun de ses axes est introduit par des citations de discours de Donald Trump.
1: Pardons to License Lawbreaking
Trump’s pardon plans further the Authoritarian Playbook tactics of aggrandizing executive power, targeting marginalized communities, and stoking violence.
Concernant le pardon présidentiel, certains analystes avancent l’idée qu’il pourrait se pardonner lui-même. Une idée qui ne semble pas troubler nombre de républicains MAGA (en public).
2: Directing Investigations Against Critics and Rivals
“Equal Justice Under Law” is a bedrock of our democracy guaranteed by the Constitution and enshrined in marble on the Supreme Court.74 Trump would replace that with an approach where he personally directs investigators and prosecutors to go after critics and perceived political opponents, and protects himself from criminal exposure. His plans for the Department of Justice are a classic example of the authoritarian tactic of politicizing independent institutions, enabling him to target vulnerable communities and quash dissent.
3: Regulatory Retaliation
Trump has promised — and has developed plans — to use the regulatory and administrative powers of government to force political loyalty; sow disinformation; and quash speech by journalists and media outlets, businesses, and other private citizens.
4: Federal Law Enforcement Overreach
Trump plans to follow the Authoritarian Playbook tactics of aggrandizing executive power and using it to target vulnerable communities. He intends to expand the footprint of federal law enforcement by consolidating resources under his control at the Department of Homeland Security (DHS). He will do this primarily in the context of immigration enforcement, where he has plans to invoke part of the Alien and Sedition Acts to facilitate large-scale arrests, which will involve constructing mass detention camps. He will also leverage executive powers to dispatch federal law enforcement officers to our cities to use against protesters or for other purposes.
5: Domestic Deployment of the Military
A foundational safeguard against autocratic rule is that, with tightly limited exceptions, the U.S. military is not used here at home on the streets of American cities. Trump has promised and planned to change that, deploying military force to quash dissent, target vulnerable communities, and possibly corrupt elections.
6: The Autocrat Won’t Leave
In contrast to the topics addressed above, we are not aware of concrete legal or policy plans to enable Trump to remain in office beyond four years. And — again in contrast to the promises and plans described above — he’s sometimes disclaimed an intent to seek a third term