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Le niveau baisse, supprimons le ministère de l’Éducation

La dernière édition du Nation’s Report Card publié par le National Center for Éducation Statistics (NCES montre que les élèves de fourth grade (CM1) et de eight grade (4e) n’ont pas réalisé les progrès nécessaires pour regagner le terrain perdu pendant la pandémie du Covid, bien qu’il y ait quelques signes de progrès. Les résultats en mathématiques des élèves de CM1 se sont améliorés entre 2022 et 2024, un gain de deux points, mais qui font suite à une baisse de 5 points de 2019 à 2022.  

Les défis les plus notables mis en évidence dans les données de 2024 sont la compréhension de la lecture. Les scores en lecture ont chuté sur les deux niveaux depuis 2022, poursuivant les baisses signalées pour la première fois en 2019, avant la pandémie.

En 2024, le pourcentage d’élèves de 4e ayant obtenu un score inférieur au NAEP Basic était le plus élevé de l’histoire de l’évaluation, et le pourcentage d’élèves de quatrième année ayant obtenu un score inférieur au NAEP Basic était le plus élevé en 20 ans.

Peut-être plus grave, le test pour la 4e montre également que les écarts se creusent depuis 2022 entre les élèves les plus performants et les moins performants, car les élèves les plus performants ont regagné le terrain perdu et leurs pairs moins performants ont continué à décliner ou n’ont montré aucun progrès notable.

En mathématiques, cet écart grandissant est le plus prononcé. Les élèves les moins performants ont diminué, tandis que les élèves les plus performants se sont améliorés.

Au même moment que projette l’administration Trump ? Tout simplement, supprimer le ministère de l’Éducation, un vieux rêve des républicains. Ronald Reagan en avait rêvé, Donald Trump est peut-être en train de le faire. Rappelons aussi que ce ministère n’est en rien comparable à son homologue français.

Petit retour historique.

Le ministère de l’Éducation (Department of Education) moderne a été créé en 1979 sous la présidence de Jimmy Carter, mais un premier département avait été instauré en 1867, avant d’être rapidement dissous l’année suivante. Ce premier essai fédéral en matière d’éducation était le reflet des tensions profondes de la Reconstruction post-guerre civile.

En 1867, sous la présidence d’Andrew Johnson, un projet de loi porté par James A. Garfield, futur président des États-Unis, mena à la création du premier département de l’éducation. Soutenu par des abolitionnistes, ce département avait pour mission de collecter des données sur l’éducation à travers les États et de promouvoir la scolarisation, notamment des anciens esclaves.

Cette initiative suscita une vive opposition, notamment chez les anciens leaders confédérés, pour qui toute intervention fédérale en matière d’éducation était perçue comme une extension de la politique de Reconstruction. Pour eux, éducation publique et abolitionnisme étaient intimement liés, ce qui alimenta des résistances à l’échelle nationale.

Avant la guerre de Sécession, l’accès à l’éducation était extrêmement inégal, en particulier dans le Sud où il était illégal pour les esclaves d’apprendre à lire et à écrire. Après la guerre, l’alphabétisation était une priorité pour les populations affranchies, mais elle se heurta à une forte opposition locale.

Dans le Nord, le mouvement des “common schools”, initié par Horace Mann dans les années 1830, avait jeté les bases d’une éducation publique accessible à tous. Cette idée gagna du terrain après la victoire du Nord, renforçant la volonté fédérale d’intervenir dans l’organisation de l’éducation.

Malgré sa mission limitée à la collecte d’informations statistiques, le département fut rapidement démantelé en 1868, après seulement un an d’existence. Ses opposants, principalement des parlementaires du Sud et certains démocrates du Nord, estimaient que l’ingérence du gouvernement fédéral en matière d’éducation était excessive. Ils voyaient aussi dans ce projet un soutien implicite à l’éducation des anciens esclaves, ce qui était inacceptable pour eux.

Le département fut alors rétrogradé en simple bureau au sein du ministère de l’Intérieur. Il conserva une fonction d’étude et de collecte de données sur les systèmes éducatifs des différents États, mais sans pouvoir réglementaire ni influence directe sur les politiques éducatives.

Ce n’est qu’en 1979, sous la présidence de Jimmy Carter, que le ministère de l’Éducation fut officiellement restauré avec des compétences renforcées. Son rôle principal est aujourd’hui de distribuer des fonds fédéraux aux États et de veiller à l’égalité d’accès à l’éducation, notamment via le programme Title I pour les écoles défavorisées et le financement des bourses étudiantes.

Ce département reste un sujet de débat politique. Depuis sa création, plusieurs présidents républicains, de Ronald Reagan à Donald Trump en tête, ont envisagé sa suppression au nom de la décentralisation de l’éducation. Dans une tribune, Betsy DeVos, la ministre de l’Éducation de Trump 1.0 enfonce le clou en faveur de cette suppression (Betsy DeVos: Shut Down the Department of Education). Sa nomination était plus liée au financement de la campagne du candidat qu’à ses compétences en matière d’éducation. Les compétences de Linda McMahon[i], la nouvelle ministre qui doit être confirmée par le Sénat, ne sont pas beaucoup plus évidentes ont plus à voir avec le catch et les affaires qu’avec l’éducation.

Pour Elon Musk, dont le rôle est de plus en plus actif et large, le Department of Education n’existe plus.

Histoire officielle du Department of Education (telle que présentée sur le site et au 14 janvier), c’est-à-dire avant l’investiture de Donald Trump)

The original Department of Education was created in 1867 to collect information on schools and teaching that would help the States establish effective school systems. While the agency’s name and location within the Executive Branch have changed over the past 130 years, this early emphasis on getting information on what works in education to teachers and education policymakers continues down to the present day.

The passage of the Second Morrill Act in 1890 gave the then-named Office of Education responsibility for administering support for the original system of land-grant colleges and universities. Vocational education became the next major area of Federal aid to schools, with the 1917 Smith-Hughes Act and the 1946 George-Barden Act focusing on agricultural, industrial, and home economics training for high school students.

World War II led to a significant expansion of Federal support for education. The Lanham Act in 1941 and the Impact Aid laws of 1950 eased the burden on communities affected by the presence of military and other Federal installations by making payments to school districts. And in 1944, the “GI Bill” authorized postsecondary education assistance that would ultimately send nearly 8 million World War II veterans to college.

The Cold War stimulated the first example of comprehensive Federal education legislation, when in 1958 Congress passed the National Defense Education Act (NDEA) in response to the Soviet launch of Sputnik. To help ensure that highly trained individuals would be available to help America compete with the Soviet Union in scientific and technical fields, the NDEA included support for loans to college students, the improvement of science, mathematics, and foreign language instruction in elementary and secondary schools, graduate fellowships, foreign language and area studies, and vocational-technical training.

The anti-poverty and civil rights laws of the 1960s and 1970s brought about a dramatic emergence of the Department’s equal access mission. The passage of laws such as Title VI of the Civil Rights Act of 1964, Title IX of the Education Amendments of 1972, and Section 504 of the Rehabilitation Act of 1973 which prohibited discrimination based on race, sex, and disability, respectively made civil rights enforcement a fundamental and long-lasting focus of the Department of Education. In 1965, the Elementary and Secondary Education Act launched a comprehensive set of programs, including the Title I program of Federal aid to disadvantaged children to address the problems of poor urban and rural areas. And in that same year, the Higher Education Act authorized assistance for postsecondary education, including financial aid programs for needy college students.

In 1980, Congress established the Department of Education as a Cabinet level agency. Today, ED operates programs that touch on every area and level of education. The Department’s elementary and secondary programs annually serve nearly 18,200 school districts and over 50 million students attending roughly 98,000 public schools and 32,000 private schools. Department programs also provide grant, loan, and work-study assistance to more than 12 million postsecondary students.


[i] Épouse du promoteur de catch (lutte professionnelle) Vince McMahon, Linda McMahon occupe le poste de vice-présidente de la World Wrestling Federation / Entertainment (WWF puis WWE à partir de 2002) et dirige la compagnie en 1997. Elle s’est notamment présentée aux élections sénatoriales de 2010 et 2012 dans le Connecticut, pour le Parti républicain. Elle est administratrice de la Small Business Administration entre 2017 et 2019.

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