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Le créationisme toujours en vogue aux Etats-Unis

Les Etats-Unis sont le pays de la science dit-on couramment. Mais c’est aussi un pays où les gens sont très religieux et parfois même atteint de religiosité. Quatre Américains sur dix croient au créationisme, c’est-à-dire qu’ils adhèrent à l’idée que Dieu a créé l’Homme sous sa forme actuelle il y a environ 10 000 ans. 38 % d’entre eux pensent que Dieu a guidé un processus qui a permis à des formes vivantes sur des millions d’années d’évoluer et de prendre l’enveloppe humaine qui nous caractérise aujourd’hui. Et seulement  16 % pensent que ce même processus s’est développé par lui-même sans une quelconque intervention extérieure, autrement dit sans l’intervention de Dieu. C’est ce qu’indique l’institut Gallup dans une enquête sur cette question qu’il mène depuis longtemps.

Pour ces derniers, Dieu peut exister comme son contraire. Cela fait penser à la scène du film Ridicule dans lequel l’abbé De Vilecourt démontre l’existence de Dieu mais affirme devant le Roi ébahi et scandalisé qu’il aurait pu tout aussi bien démontrer le contraire. Cette effet de rhétorique est perçu immédiatement comme une incongruité et une insolence par le Roi Louis XVI qui quitte la salle sur le champ et provoque instantanément la chute du dit abbé.

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Rappelons que la très grande majorité des Américains croient en Dieu et 85 % expriment une identité religieuse. Il n’est donc pas surprenant qu’une proportion à peu  près équivalente croit à l’intervention de Dieu dans l’apparition de l’Homme. Mais il est beaucoup plus surprenant que la moitié d’entre eux croient à une version quasi littérale de la création du monde telle qu’elle est exprimée dans  le Livre de la Genèse.

Sur une période relativement longue, les proportions entre les trois types de population sont restées stables, même si ce taux de 40 % est le plus faible de ces trente dernières années. Le niveau d’éducation est un facteur réellement discriminant dans cette croyance. Alors que les personnes titulaires d’un diplôme postgraduate (équivalent d’un doctorat) ne sont que 22 % à adhérer à l’idée du créationisme, la proportion augmente régulièrement lorsque l’on évolue vers les couches de la population moins diplomés. Ainsi, les Américains qui ne sont pas allés plus loin que le Lycée sont 47 % à adhérer au créationisme.

De même, la pratique religieuse et la croyance au créationisme évoluent de pair. Ainsi, La proportion des créationiste parmi les Américains qui vont à l’église tous les dimanches atteint le niveau de 60 %.

L’appartenance politique est également un facteur discriminant. Plus d’un Républicain sur deux (52%) croit à la version littérale de la Genèse contre un sur trois pour les démocrates. Les indépendants qui, en général, se situent à mi-chemin des deux grands partis, sont la même ligne que les démocrates sur ce sujet.

Dans un état de croyance pour le moins surprenant dans un pays avancé et pétri par le savoir scientifique, les hommes ou femmes politiques en vue ne craignent pas d’être ridicules en exprimant clairement des opinions tranchées sur ce sujet de la création du monde. Sarah Palin et Christine O’Donnell n’avaient évidemment pas raté l’occasion.

Christine O’Donnell n’avait pas hésité à demander à un contradicteur lors d’un débat politique pourquoi les singes d’aujourd’hui ne se transforment pas en humain.

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