Au troisième trimestre 2009, le PIB a connu un rythme de croissance annuel de 3,5 % à comparer à la baisse de 0,7 % au deuxième trimestre. Le BEA précise qu’il s’agit là encore de chiffres provisoires qui devront être confirmés à la fin du mois. Ce résultat met un terme à 5 trimestres de baisse : 1T08, 3T08, 4T08, 1T09, 2T09.
La crise serait-elle dernière nous et la reprise en vue ? Tel est parfois le discours que l’on entend des deux côtés des rives de l’Atlantique. En fait, la situation est loin d’être satisfaite. Déjà au niveau du PIB lui-même. Les chiffres sont souvent trompeurs. Petit rappel de calcul niveau CP : lorsque l’on perd 4 % par exemple, il faut une croissance de 4,2 % pour revenir au niveau antérieur.
Les 3,5 % du 3e trimestre 2009 – en croissance annuelle – sont donc loin d’être suffisant pour gommer les pertes des trimestres précédents. Ainsi, le PIB du 3e trimestre 2009 est égale à 97 % de celui du 4e trimestre 2007.
Par ailleurs, la photographie de l’économie américaine et l’analyse des différents indicateurs à la fin de septembre montre que le chemin est encore bien long pour retrouver une situation satisfaisante.
Le déroulement tel que l’on nous a exposé s’effectue sous nos yeux. La crise financière a engendré une crise économique et débouche sur une crise sociale dans laquelle les Etats-Unis sont plongés.
En septembre, 263 000 emplois ont été perdus portant à 7,2 millions le nombre d’emplois détruits depuis décembre 2007. En octobre, avec 190 000 emplois supplémentaires perdus, le taux de chômage a franchi la barre des 10 % avec 10,2 %, le taux le plus élevé depuis 1983, sous l’ère Reagan. Et le temps nécessaire pour trouver du travail s’allonge aussi : la durée médiane nécessaire pour retrouver un emploi s’élève à 18,7 semaines, le plus mauvais résultat depuis 1948. Le chômage de longue durée défini lorsque la période d’activité dépasse 6 mois représente 35,6 % des chômeurs, également le niveau le plus élevé depuis 1948.
Mais comme on peut s’en douter, le fléau du chômage est inégalement réparti. Il est de 15,4% dans la communauté noire de 12,7 % chez les hispaniques et de « seulement » 9% chez les blancs.
Les jeunes sont particulièrement touchés : il s’établit à 15 % pour les jeunes sans diplômes, 10,8 % pour ceux ayant fini le Lycée et 4,9 % pour ceux titulaires d’un diplôme du supérieur (BA ou BS).
Du côté des salaires, la situation n’est pas bonne non plus. Le salaire médian d’une famille est passé à 50 303 dollars par an en 2008 perdant 1 860 dollars en un an. En dollars contacts, c’est le niveau le moins élevé depuis 1997. Selon les trois principales communautés raciales, il s’établit respectivement à 55 530, 34 218 et 37 913 dollars par an pour les Blancs, les Noirs et les Hispaniques.
On sait la crise financière s’est déclenché à cause des subprimes, ces prêts (ninja : no Income, No Job, No Assets) qui ont permis à de nombreux américaines de construire des châteaux en Espagne débouche aujourd’hui sur de véritables drames humains : au deuxième trimestre, la proportion de défaillance de remboursement à des taux hypothécaires s’élèvent à 9,2 % et celui des saisies (foreclosures) à 4,3 %.
Une impatience croissance
Corrélativement à la montée du chômage, Barack Obama voit sa popularité baisser de manière brutale. A l’issue du troisième trimestre de sa prise de fonction, le président accuse une baisse de 9 points selon l’institut Gallup. Peu de président avant lui, avait été confronté à une telle montagne de problèmes. Paradoxalement, ce sont ces problèmes, tout particulièrement la crise économique, qui lui avaient permis d’être élu face John McCain lui reviennent comme un boomerang : beaucoup d’espoirs qui conduisent aujourd’hui à une sorte de désillusion, voire d’impatience des Américains. Et la situation devient assez critique. Car jusqu’ici aucun problème n’a réellement été réglé. D’un point de vue politique, un succès avant la fin de l’année sur la réforme de santé pourrait changer la donne.
Du deuxième au troisième trimestre, cette baisse de 9 points est la plus importante depuis 1953, date à partir de laquelle l’institut Gallup a commencer ces sondages d’opinion. Seul Harry Truman avait accusé une baisse encore plus forte, mais il n’a pas été élu à son premier terme, remplaçant Roosevelt quelques mois après son élection.
Et avec 53 % d’opinions favorables, il est plus bas que tous les présidents à la même période de son mandat à l’exception de Bill Clinton (48 %). Même George W. Bush que l’on perçoit avec le prisme déformant d’Européens était nettement plus haut avec 72 %. Il faut dire qu’il a bénéficié d’une sorte d’état de grâce après le 11 septembre qui a fait que tous les Américains ont fait corps derrière leur président prêt à en découdre avec les forces du mal. On voit ce que cela a donné ensuite.
1 Commentaire
dodin
President Obama can’t failed !A so generous and necessary program about Health Care has to succeed!No work possible with bad health and deseases for workers!For a good economic developpement is the way to succeed!”Yes you can”!GO!