Le proverbe bien connu n’a jamais été aussi vrai depuis les années 1980. Autrement dit, plus on est riche et plus on s’enrichit. C’est que confirme (à nouveau), le Congressional Business Office dans un rapport intitulé Trends in the Distribution of Family Wealth, 1989 to 2019. Le constat est sans ambiguïté et montre que cette évolution a profité aux 10 % les plus riches et énormément profité aux 1 % les plus riches.
Richesse totale.
La richesse réelle totale (c’est-à-dire la richesse ajustée pour éliminer les effets de l’inflation) détenue par les familles aux États-Unis a triplé entre 1989 et 2019, passant de 38 000 milliards de dollars en dollars de 2019 (environ quatre fois le produit intérieur brut ou PIB) du pays à 115 000 milliards de dollars (environ cinq fois le PIB).
Concentration de la richesse.
La croissance de la richesse réelle au cours des trois dernières décennies n’a pas été uniforme : la richesse familiale a augmenté davantage dans la moitié supérieure de la distribution que dans la moitié inférieure. Les familles dans les 10% les plus riches et dans le 1% supérieur de la distribution, en particulier, ont vu leur part de la richesse totale augmenter au cours de la période. En 2019, les familles dans les 10 % les plus riches de la distribution détenaient 72 % de la richesse totale, et les familles dans le 1 % supérieur de la distribution détenaient plus d’un tiers ; les familles de la moitié inférieure de la distribution ne détenaient que 2 % de la richesse totale. Sachant que les inégalités de patrimoine sont plus élevées que celles liées au revenu.
La richesse moyenne des familles dans les 10 % les plus riches était d’environ 6,4 millions de dollars, celle des familles du 51e au 90e centile de 587 000 dollars, et celle des familles du 26e au 50e percentiles de 81 000 dollars. En moyenne, les familles du bas de l’échelle (25% de la répartition de la richesse) avait plus de dettes que d’actifs ; leur richesse moyenne était de −11 000 dollars.
Le patrimoine médian des familles blanches était 6,5 fois supérieur à celui des familles noires, 5,5 à celui des familles hispaniques et 2,7 à celui des familles asiatiques.
En 1989, le rapport entre la richesse moyenne du décile supérieur et la richesse médiane était de 7,3. Il est aujourd’hui de 9,7.
Le diplôme est un facteur décisif sur le montant du patrimoine sachant que les familles les plus élevées sont celles dont les enfants ont le plus de chance de décrocher des diplômes. On est donc face à un cercle vicieux qui a considérablement freiné la mobilité sociale.
Tendances par caractéristiques familiales.
Au cours de la période de 30 ans, la richesse médiane des familles des groupes à revenu élevé, des familles ayant un niveau de scolarité élevé et plus âgées a augmenté plus rapidement que celle des familles à faible revenu, moins scolarisées et plus jeunes. La richesse médiane des familles blanches a dépassé celle des familles d’autres groupes raciaux et ethniques de façon considérable tout au long de la période.
Tendances depuis 2019.
Au premier trimestre de 2020, le patrimoine familial total a diminué en raison de la perturbation des activités économiques causée par la pandémie de coronavirus. À la fin du deuxième trimestre de 2020, le patrimoine familial total s’était rétabli ; il a continué d’augmenter jusqu’au quatrième trimestre de 2021, mais a légèrement diminué au premier trimestre de 2022.