L’âge du président Biden, synonyme de sénilité et de débilité pour les républicains et d’expérience et de sagesse pour les démocrates, est un des sujets majeurs et récurrents de la campagne des élections 2024. Donald Trump répète à l’envi que son adversaire ne sait pas ce qu’il dit et qu’il ne maîtrise plus rien. Le Miller Center at University of Virginia a publié un graphique intéressant qui montre l’évolution de l’âge des présidents depuis George Washington. La courbe montre deux phases : de 1789 au début du 20e siècle avec une diminution régulière et depuis avec une augmentation moyenne. Avec parallèlement à ces tendances des “anomalies”.
D’abord les chiffres bruts.
Le président Biden est né le 20 novembre 1942. Il a prêté serment en 2021 à l’âge de 78 ans. Si Joe Biden remporte la réélection, il aura 82 ans le jour de l’inauguration 2025 et 86 ans à la fin d’un second mandat.
Ronald Reagan est né le 6 février 1911 et est devenu président à l’âge de 69 ans. Il avait 77 ans à la fin de sa présidence à deux mandats. Reagan a vécu jusqu’à 93 ans.
Donald Trump, 77 ans, est né le 14 juin 1946. Il avait 70 ans au début de son mandat et 74 ans à la fin. Si le frontrunner du GOP est réélu, il serait la personne la plus âgée à jamais être inaugurée.
Dwight D. Eisenhower est né le 14 octobre 1890. Il a commencé sa présidence à 62 ans et avait 70 ans lorsqu’il a quitté ses fonctions après un second mandat.
Andrew Jackson est né le 15 mars 1767. Il a pris ses fonctions à l’âge de 61 ans et avait 69 ans à la fin de son deuxième mandat.
Plutôt que de comparer les âges de manière absolue il faudrait tenir compte des progrès de la médecine, en particulier l’espérance de vie (on ne mentionnera pas ici la diminution de ces trois dernières années, due en partie au Covid mais pas seulement). Par exemple, lorsqu’Andrew Jackson a été élu à 61 ans, l’espérance de vie était à peine supérieure.
Sur cette question, la meilleure réponse à été celle de Ronald Reagan qu’il avait faite lors du débat contre Walter Mandale en 1984. Il avait habilement détourné la question avec une pointe d’humour. Et son concurrent Walter Mondale est condamné à rire de bon cœur.
Et il avait utilisé cette question à plusieurs reprises. Lors de son premier discours sur l’état de l’Union, il cite George Washington mais précise pour la presse qu’il ne l’a pas entendu directement de l’ancien président.
A une autre occasion, il réfute l’idée qu’un gouverneur puisse se comparer à Thomas Jefferson et il déclare qu’il est loin de l’ancien président, qu’il a connu.
L’humour était une arme terrifiante. Elle est sans doute trop subtile pour l’époque actuelle.