Le principal syndicat américain AFL-CIO, qui regroupe quelque 12,5 millions de membres, n’a pas attendu de rencontrer Joe Biden lors de ce week-end du Labor Day pour soutenir le candidat démocrate. Il l’a fait dès le mois de mai. « Joe Biden is a lifelong supporter of workers and has fought his entire career for living wages, health care, retirement security and civil rights, » avait alors déclaré Richard Trumka, le président du syndicat.
A l’inverse, Donald Trump, malgré ses discours enflammés en faveur des travailleurs ne convainc pas le syndicat, tant s’en faut : « Trump’s record of slashing rules designed to protect us on the job, cutting workplace health and safety inspectors to their lowest level in history, and taking away overtime pay from millions of workers are just a few ways working people have been hurt by the current administration. Worse yet, America’s working families and communities are suffering because of Trump’s delinquent, delayed, disorganized and deadly response to the coronavirus. »
Ce soutien inconditionnel du candidat démocrate suffira-t-il ? On se souvient qu’il avait déjà soutenu Hillary Clinton en 2016.
Face à un candidat-président qui ne semble pas connaître de limites dans sa rhétorique, Joe Biden répond pied à pied. « President Trump keeps talking about how great this economy is, how the great the stock market is,” expliquait-il aux représentants du syndicat. “You know the reason he didn’t have the guts to take on Covid and threw up the white flag? He was worried if he started talking about saving people’s lives, the stock market may fall. »
Il est vrai que la dissociation entre les performances de l’économie et de la bourse est incompréhensible, à tout le moins surprenante. On le sait, l’état de la bourse n’est pas tant le résultat de la situation présente que d’une projection sur l’avenir. Les marchés financiers parieraient-ils sur une forte reprise et seraient sensibles au discours de Donald Trump qui promet toujours un avenir radieux ? Un discours qui fait un peu penser à l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de 50 étages et qui au fur et à mesure de sa chute, répète sans cesse : « Jusqu’ici tout va bien ».
Le problème est que, si Joe Biden est élu, il le sera dans situation pour le moins difficile. Ses opposants ne se gêneront pas pour lui faire porter le chapeau. Il faut reconnaître que les deux derniers présidents démocrates, Bill Clinton en 1992 et Barack Obama en 2008, ont hérité d’un environnement économique très défavorable légué par des présidents républicains.
Ce soutien du principal regroupement syndical américain intervient à un moment où l’image des syndicats est la plus élevée depuis un demi-siècle. L’institut Gallup mesure le taux de popularité des syndicats depuis 1936. Évidemment, ce soutien aux syndicats est largement dépendant de l’appartenance politique, les démocrates ayant une opinion beaucoup favorable que les républicains.