L’affaire des millions de données (entre 30 et 50 millions) compilées sans difficulté par Aleksandr Koban et transmises à la société d’analyse Cambridge Analytica pour une exploitation dans les dernières élections présidentielles américaines en faveur de Donald Trump a fait la Une des médias et pose le problème de la place exorbitante que prend le réseau social dans nos vies.
Mike Hughes, un Américain de 61 ans, a réussi son incroyable défi : s’envoler depuis le désert de Mojave à 570 m d’altitude dans une fusée fabriquée dans son garage, peut-on lire dans l’édition du Parisien du 26 mars. Certes ce n’est pas Elon Musk, mais c’est tout aussi remarquable. Ce qui l’est beaucoup moins, c’est l’objectif poursuivi par cet ancien chauffeur de limousine : prouver que la Terre est plate.
Cette initiative est sponsorisée par un groupe qui pense que la Terre est plate, Flat Earth research dont la promotion est hébergée sur une page Facebook dont on ne sait pas trop si la lecture pousse au rire ou à la consternation.
On se souvient du mot fameux du sénateur et universitaire Patrick Monyham : « You are entitled to your opinion. But you are not entitled to your own facts. » On sait pour un fait prouvé scientifiquement que la Terre est ronde. Dans ces conditions, défendre l’idée que la Terre est plate ne peut pas être une opinion, mais c’est tout simplement une contre-vérité,
Le quotidien Le Parisien rapporte un fait qui est que Mike Hugues s’est envolé dans une fusée pour prouver que la Terre est plate. C’est là une information. Dans les commentaires pourrait ajouter que l’objectif est ridicule puisque la Terre n’est pas plate, mais bien ronde. Mais ce n’est pas là une obligation dans la mesure où la presse doit faire le distinguo entre le fait et le commentaire. Le premier est une obligation, le second une option.
En revanche, Facebook peut-il ou doit-il autoriser la publication d’une page qui fait ouvertement la promotion d’une affirmation qui est manifestement contraire à la vérité. La question est posée et n’a pour l’instant pas de réponse. Le réseau social devra donc le faire.
En attendant, Mark Zuckerberg a décliné l’invitation du Parlement pour s’expliquer sur l’affaire Cambridge Analytica/Facebook. Arrogance, insouciance, mauvaise prise en compte de la gravité de la situation. En tous cas, il ne pourra décliner la convocation du Congrès américain.