Après avoir été particulièrement silencieuse après la tragédie de Newtown, la NRA reprend sont actif travail de lobbying. D’abord avec une conférence de presse, puis dimanche dernier avec une des émissions politiques phares Meet The Press. Le CEO de la NRA, Wayne Lapierre, a répété ses arguments selon lesquels « The only thing that stops a bad guy with a gun is a good guy with a gun ». Il faut tout essayer ressasse le CEO de la NRA sauf ce qui de loin ou de près pourrait porter atteindre au sacro-saint deuxième amendement qui donnerait un droit imprescriptible à chaque Américain de détenir, une, deux, cent armes, pour se défendre des méchants. Wayne Lapierre utilise l’expression anti second amendement industry pour définir tous ceux qui osent émettre une opinion sur cette phrase pour le moins énigmatique :
« A well regulated Militia, being necessary to the security of a free State, the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed. »
Les grands prêtres de la libre circulation des armes à feu citent toujours la deuxième partie de la phrase, “the right of the people to keep and bear Arms, shall not be infringed” en oubliant volontiers la première partie qui la replace dans son contexte historique. Car enfin, comment affirmer que les Pères Fondateurs avaient bien en tête en rédigeant ce petit texte qui fait partie du Bill of Right – sorte de codicille au texte originel – imaginerait qu’un jour des armes de guerre aussi puissantes seraient accessibles par tout un chacun dans la moindre échoppe spécialisée. Il est vrai que l’interprétation de la Cour Suprême en 2008 dans son arrêt D.C. v. Heller a donné une interprétation de l’amendement qui renforce son interprétation en faveur de l’accès aux armes à feu.
Mais la NRA est-elle aussi puissante comme cela est couramment affirmé. Ce n’est pas l’avis de David Callahan dans un récent article intitulé « Is the NRA a Paper Tiger? ». L’idée centrale de l’article est que parmi les lobbies traditionnels (finance, assurance, immobilier, compagnies pétrolières…), la NRA n’est pas très active financièrement et se situe à la 50e place des institutions selon le Center for Responsive Politics derrière l’American Dental Association. Mais il est vrai qu’elle a été assez efficace pour contribuer à influencer les esprits. Depuis 1990, le nombre d’Américains qui sont favorables à la régulation de la circulation des armes à feu est en constante diminution. Mais selon l’expression de Randi Weingarten, président de The American Federation of Teachers, “this is a turning point”.
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