« In this present crisis, government is not the solution to our problem; government is the problem » avait déclaré Ronald Reagan il y a une quarantaine ouvrant une voie au scepticisme, à la méfiance voire une détestation du gouvernement fédéral en même temps qu’il lâchait les vannes de la révolution conservatrice néo-libérale. D’ailleurs on rapporte souvent une partie de la citation en omettant « In this present crisis » ce qui fait que l’affirmation du président républicain s’impose désormais à toute situation ou alors que nous somme toujours dans une situation de crise (present crisis).
Si l’on étend un peu plus la citation exacte est la suivante : « Dans cette crise actuelle, l’État n’est pas la solution à notre problème ; l’État est le problème. De temps en temps nous avons été tentés de croire que la société est devenue trop complexe pour être contrôlée par la discipline de chacun, que le gouvernement par une élite était supérieur au gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. Eh bien, si personne parmi nous n’est capable de se gouverner lui-même, alors qui parmi nous a la capacité d’en gouverner un autre ? »
On pourrait sans difficultés décliner cette idée par « si le gouvernement est le problème, alors les agences gouvernementales sont les problèmes ». Si l’on croit l’enquête réalisée par l’institut Gallup (Government Agency Ratings: CIA, FBI Up; Federal Reserve Down) et le relatif faible niveau d’appréciation des Américains envers les agences fédérales. L’institut publique la mieux apprécié des Américains est la Poste, pourtant en grande difficulté financière.
Sur les 11 agences pour lesquels l’institut Gallup a sondé les Américains, quatre seulement atteignent le score de 50 % : la Poste, la NASA, la CIA et le FBI. Ces deux dernières avaient été largement vilipendées par l’ancien président qui semblait accorder une plus grande confiance à Vladimir Poutine qu’à ses propres agences de renseignement.
Il ne surprenant personne que cette appréciation dépend assez largement de l’appartenance partisane, les républicains étant largement plus critiques et défiants vis-à-vis de leurs agences, les démocrates beaucoup plus bienveillants, avec parfois des écarts étonnants : 50 % pour le FBI et 41 % pour le CDC. Donald Trump et la Covid sont passés par là.
Les démocrates évaluent chaque agence ou département beaucoup plus positivement que les républicains, probablement parce qu’un président démocrate est en fonction, explique l’auteur de la note. En 2019, lorsque Donald Trump était président, les républicains ont pour la plupart mieux évalué les agences que les démocrates (le FBI était une exception notable).
Les 11 agences de l’enquête de cette année obtiennent des évaluations majoritairement positives de la part des démocrates, tandis que seules la NASA et le service postal – tous deux à 51% – sont considérés positivement par une majorité de républicains.
Les groupes partisans divergent le plus dans leurs évaluations du FBI, qui, selon 79% des démocrates et 29% des républicains, fait du bon travail. Depuis 2017, les républicains sont devenus de plus en plus critiques à l’égard du FBI, probablement liés à l’enquête de l’agence sur l’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016 et, plus récemment, à l’attaque du 6 janvier contre le Capitole des États-Unis et à la possession par Trump de dizaines de documents classifiés à sa résidence.
Les opinions des Américains sur les principales agences gouvernementales ont chuté entre 2019 et 2021, et aucune de celles qui ont connu des baisses significatives n’est revenue à ce qu’elle était il y a trois ans. En 2019, les notes moyennes des 10 agences et départements mesurées dans les trois dernières enquêtes étaient similaires selon les partis : 58% chez les républicains, 56% chez les indépendants et 54% chez les démocrates. Aujourd’hui, les notes moyennes sont moins bonnes chez les républicains (32%) et les indépendants (42%), mais légèrement meilleures chez les démocrates (62%).