13 % des tweets concernent la politique et 97 % des messages publiés sur ce sujet sont le fait de 10 % des utilisateurs de l’outil de microblogging.
Le tweet est devenu est quelques années une arme politique. Donald Trump en a fait son principal instrument de combat lui permettant, sans filtre, mais aussi sans retenue, de communiquer directement avec sa base et de publier tout et n’importe quoi sans avoir à ne subir une censure d’aucune sorte.
Contrairement à une idée reçue, tweeter n’est pas un outil réservé aux jeunes. Un tiers des auteurs des messages politiques sont âgés de plus de 65 ans. A noter que Donald Trump est bien dans cette catégorie.
En plus de ces différences liées à l’âge, les républicains qui se décrivent comme conservateurs et démocrates qui se présentent comme libéraux (au sens américain c’est-à-dire de gauche) indiquent qu’ils sont plus susceptibles de tweeter sur la politique que d’autres dans leur parti.
Les chercheurs ont utilisé une mesure comment les individus s’auto-identifiés idéologiquement sur échelle de 11 points allant de 0 (« très conservateur ») à 10 (« très liberal »). Le résultat est que ce sont les points de vue de ceux qui s’expriment sont très conservateur et très liberal. De même, ce sont les anti et les pro-Trump qui font le plus entendre leur voix.
C’est d’ailleurs un peu le même problème que lors des élections primaires qui recueillent des voix plus marquées idéologiquement que lors des élections générales. D’où la tendance – assez classique – dans laquelle on mobilise aux élections primaires (équivalent du premier tour) et ou l’on rassemble aux élections générales (équivalent du second tour).
De même, ceux qui s’expriment avec des tweets politiques ont tendance à être plus « sectaires » dans le sens où ils sont plus sévères avec les représentants de l’autre parti que ceux qui ne s’expriment. Et ils ont tendance à suivre (s’abonner au fil) ceux qui expriment les mêmes opinions qu’eux créant ainsi des bulles idéologiques disjointes. Un phénomène que l’on connaît avec les chaînes en continu (Fox New et MSNBC par exemple).
Il ressort aussi que le tweet, en raison de la brièveté des messages (limités à 280 caractères et même pendant longtemps à 140 caractères seulement) est un outil de réprobation, de jugement et souvent de condamnation que d’analyse et de réflexion. Par ailleurs, l’anonymat (un grand problème sur Internet qui permet aux internautes de s’exprimer sans retenue ni autocensure amplifie et exacerbe les opinions (pour certains comme Donald Trump, l’affichage de l’identité ne règle ce problème en aucune manière. Il en a même fait sa marque de fabrique).