Les Etats-Unis restent certainement la plus religieuse des nations occidentales, mais ils n’échappent pas au phénomène de sécularisation que l’on observe. Et le mouvement est relativement rapide si l’on en croit la dernière enquête du Pew Research Center intitulée In U.S., Decline of Christianity Continues at Rapid Pace. Cette tendance n’est peut-être pas aussi visible dans la mesure où les factions religieuses de la population se font fortement entendre sur certains sujets, l’avortement notamment.
Lorsqu’on les interroge sur leur appartenance religieuse, deux Américains sur trois se déclarent chrétiens soit 12 % de moins qu’il y a dix ans. A l’inverse, ceux qui se déclarent agnostique, athée ou sans religion sont passés pendant la même période de 17 % à 26 %.
Le protestantisme et le catholicisme subissent tous deux la même érosion : 43 % se déclarent protestants contre 51 % ; 20 % catholiques contre 23 %.
Parallèlement, la pratique religieuse mesurée par la participation aux services est aussi en baisse. La part des Américains déclarant aller à un service religieux une ou deux fois par mois a diminué de 7 % en dix ans.
Toutes les catégories de la population sont touchées par ce phénomène en fonction de l’âge, du sexe, de la région, de l’appartenance politique, mais à des degrés divers. Par exemple, les plus jeunes sont plus touchés que les plus anciens. De telle sorte qu’on arrive à une différence très marquée entre ceux appartenant à la Silent Generation (nés entre 1928 et 1945) et les Millenials (nés entre 1981 et 1996) : 84 % des premiers se définissent chrétiens contre seulement 49 % pour les seconds. De même, les démocrates ont tendance de se détourner plus de la religion que les républicains.
Autre enseignement, les catholiques ne sont plus majoritaires parmi les hispaniques (47 % aujourd’hui contre 57 % il y a dix ans) alors que le protestantisme a légèrement progressé (24 % aujourd’hui contre 23 %). L’enquête ne précise pas comment les différentes branches du protestantisme ont progressé, mais on peut penser que ce sont les évangéliques qui ont bénéficié le plus de ce dynamisme (comme dans de nombreux pays d’Amérique Latine).