Dans différentes situations, les tendances que l’on observe aux Etats-Unis sont intéressent en soi, mais aussi parce qu’elle montre ce à quoi on peut s’attendre de ce côté ci de l’Atlantique. Pourquoi ? Tout simplement parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets et que lorsqu’un phénomène s’observe dans un domaine où les Etats-Unis ont quelques longueurs d’avance sur nous, on peut raisonnablement penser que l’on assistera à une évolution semblable ici.
L’évolution de la presse est sans doute un de ces sujets et l’on doit s’attendre à des bouleversements majeurs. Il suffit pour s’en convaincre de voir les difficultés majeures auxquelles est confronté le New York Times.
On assiste à un transfert du lectorat de la presse papier – quotidiens comme magazines – vers le câble et Internet avec des effets sur l’équation économique des titres. Selon l’institut Pew Research, un poste de journaliste sur cinq travaillant dans les quotidiens a été supprimé depuis 2001 et 2009 pourrait être la pire année connue jusqu’ici.
Sur les deux dernières années, les revenus publicitaires des quotidiens ont diminué de 23% depuis deux ans. Quand on connaît le poids des recettes publicitaires dans leurs revenus on imagine assez bien les conséquences.
A l’inverse, on observe un transfert du lectorat vers les TV du câble (CNN, MSNBC, Fox News…) et les sites d’information sur Internet. Sur les deux dernières années, le taux de lecteurs sur ces sites a augmenté de 19%. Le trafic sur les 50 premiers sites d’informations a augmenté ces deux dernières années. Et le mouvement ne peut que s’accentuer avec l’arrivée des jeunes générations nées avec Internet et qui ont assez peu l’habitude de la presse papier.
Le problème auquel est confrontée la presse américaine conclut l’étude n’est pas un problème d’audience ni un problème de crédibilité. C’est un problème de revenu. Il est vrai que les rares sites d’informations qui avaient tenté l’aventure du modèle payant se sont alignés sur le moins disant, en l’occurrence le gratuit, pariant sur le trafic et la publicité.
2 Commentaire
jehaislescookies
la principale raison pour la quelle les gens se détournent de la presse papier est que celle-ci est devenue “la voix de nos mâitres”, comme autrefois la Pravda en URSS, qu’elle est la propriété de 10 milliardaires, et ment, censure, manipule l’opinion.
Si il n’y avait pas eu cette dérive le phénomène aurait été bien moindre. Il n’y a qu’à voir la succès durable lui des quelques petites revues confidentielles restées libres, informatives et contestataires.