Après avoir connu un certain regain à la suite de l’opération Geronimo qui avait conduit à la mort de Oussama ben Laden, la cote de Barack Obama n’en finit pas de baisser. A 50 % d’approbation, les Américains ne sont pas plus que 40% selon les derniers chiffres de l’institut Gallup (1), l’étiage le plus bas qu’ait connu le 44e président des Etats-Unis.
L’autre point intéressant concerne les niveaux d’appréciation selon les groupes raciaux. L’appartenance à un groupe racial – Noirs, Hispaniques et Blancs – est un facteur clairement discriminant pour expliquer le niveau d’approbation. L’Amérique n’est pas une société post-raciale comme on avait pu le penser, notamment après l’élection du premier président Noir. Les chiffres d’approbation de Barack Obama sont éloquents : 83 % chez les Noirs, 44 % chez les Hispaniques et 32 % chez les Blancs. A noter que la baisse la plus importante s’observe chez les Hispaniques. Il faut mentionner aussi que l’institut Gallup dans ce type de sondage ne s’intéresse pas à la communauté asiatique.
Est-ce là quelque chose d’exceptionnel et est-ce à dire que les chances de réélection de Barack Obama sont sérieusement entamées ? En fait d’autres présidents depuis Truman ont, à la même période de leur premier mandat, obtenu des scores aussi médiocres. Et cela ne les a pas empêchés d’être réélu – parfois haut la main – pour un second mandat. L’exemple de Reagan côté républicain et de Clinton côté démocrate sont probants.
Fait que l’on ne rappelle pas assez souvent, Barack Obama n’a jamais été majoritaires dans l’électorat Blanc. Comme lors de la dernière élection, le vote Latino devrait être déterminant. Barack Obama devra donc reconquérir cette part de l’électorat pour maximiser ses chances.
Globalement, le thème racial n’est pas ouvertement évoqué sauf à certaines occasions – on se souvient de l’affaire Gates à l’été 2010 – la société post-raciale que Barack Obama appelle de ses vœux ne s’est pas encore réalisée. Et Barack Obama n’a jamais mis cette question en avant ni ne l’a jamais instrumentalisé comme l’avait Jesse Jackson qui s’était clairement présenté comme un candidat noir.
« Cela ne veut pas dire que l’appartenance raciale n’a joué aucun rôle dans la campagne, expliquait Barack Obama dans son fameux discours A more Perfect Union après la polémique avec le pasteur Noir Jeremy Wright de la Trinity Church. A plusieurs reprises depuis qu’elle a commencé, des commentateurs m’ont jugé ou trop noir ou pas assez noir ».
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Parmi ceux-ci on peut évidemment citer Rush Limbaugh ou Glenn Beck. Mais plus récemment, les attaques récentes de l’ineffable Donald Trump – un moment candidat côté républicain – sur l’acte de naissance de Barack Obama ou ses qualifications universitaires n’étaient-elles pas une sorte de racisme camouflé ?
Si les Américains sont durs avec leur président. Ils ne sont pas plus tendres avec les leaders républicains. Selon la dernière enquête du Pew Research Center, leur cote de popularité est à seulement 22 % (contre 43 % pour Barack Obama).
(1) une enquête réalisée par le Pew Research Center le crédite de 43 % d’appréciation positive.