Les Etats-Unis constituent la première puissance économique avec un PIB de 15,6 milliards de dollars devant la Chine dont le PIB représente 53 % de l’économie américaine en 2012. Mais avec des taux qui croissent l’un autour de 2 à 3% et l’autre entre 8 et 10 %, l’Empire du milieu rattrapera l’Oncle Sam comme s’il était chaussé de bottes de 7 lieues. C’est ce qu’indique le Center for Economics and Business Reseach dans son rapport annuel World Economic League Table.
En 2022, le paysage aura complètement changé. Les Etats-Unis seront toujours la première puissance économique du monde mais la Chine sera un second tout proche avec un PIB qui représentera alors 83 % du PIB américain. En posant des hypothèses de croissance, on peut ainsi évaluer la date à laquelle la Chine supplantera les Etats-Unis. Avec des taux de croissance de 2, voire de 3%, pour les Etats-Unis et 8 % pour la Chine, les deux courbes se croiseront en 2026.
Toutefois, ce scénario est loin d’être assuré car rien ne garantit que la Chine continue à ce rythme. Souvenons-nous du Japon dans les années 70. De nombreux gourous et autres analystes prévoyaient un raz-de-marée nippon sur le monde. Et puis les forces se sont progressivement transformées en faiblesses et la crise financière a eu raison de la croissance japonaise jusque-là insolente.
Rien n’interdit de penser qu’un phénomène comparable n’apparaisse en Chine. Les atouts de l’Empire du milieu pourraient bien se transformer en handicaps : un régime autoritaire contre lesquels les citoyens se révolteront, une pyramide des âges suite notamment à la politique de l’enfant unique difficile à surmonter, des inégalités croissances devenant insupportables, un coût de financement d’un embryon de « welfare state » réduisant l’efficacité de l’économie chinoise, des hausses de salaires réduisant l’avantage comparatif avec les pays avancés et déclenchant un phénomène d’insourcing ou de relocalisation et entraînant du même coup la désindustrialisation… Dans leur livre, La Chine contre l’Amérique, Daniel Vernet et Alain Frachon complète cette liste : “surinvestissements en infrastructures, inflation menaçante, bulle immobilière inquiétante, corruption débilitante et désastre environnemental”. Bref, l’avenir de la Chine n’est pas écrit de manière certaine.
D’ici à 2022, les pays émergents vont émerger pourrait-on dire de manière triviale. En 2017, l’Inde deviendra la première puissance économique du Commonwealth. En 2022, les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) seront dans les dix premières puissances mondiales, respectivement en 5e, 7e, 4e et 2e place. Dans un mouvement inverse, les pays européens du groupe FAIR (France, Allemagne, Italie et Royaume-Uni) perdront respectivement 4e, 2e, 5e et 2e places. L’Italie sortira du top ten.
En dix ans, selon les prévisions de croissance actuelles, l’équilibre du monde sera significativement transformé. Mais est-il vraiment sûr que ces prévisions se réaliseront ?