En mai 2018, selon une enquête réalisée entre le 25 avril et le 1er mai, c’est-à-dire juste avant l’annonce faite par Donald Trump de se retirer de l’accord multilatéral iranien, 4 Américains sur 10 désapprouvent cet accord contre 32 % qui l’approuvent et 28 % – un nombre élevé – n’ont pas d’opinion sur la question. C’est un changement significatif par rapport à septembre 2015 où ils étaient 49 % à désapprouver cet accord. Bien sûr, la ligne de fracture habituelle entre les républicains et les démocrates est respectée : les premiers sont 53 % à désapprouver l’accord et les démocrates ne sont que 30 %.
C’est donc dans la lignée de l’état de l’opinion actuelle que Donald Trump a pris la décision qui ne doit surprendre personne : il l’avait annoncé pendant sa campagne et l’avait déclaré avant même de s’être déclaré candidat aux primaires républicaines, sans trop savoir ce qu’il y avait dans l’accord selon une journaliste de CNN qui l’avait interviewé à ce moment-là. Il est d’ailleurs étonnant de constater le comportement de Donald Trump vis-à-vis de la Corée du Nord et de l’Iran. Avec les premiers, il semble prêt à rechercher un accord, avec les seconds, il montre une intransigeance à toute épreuve. Comment vérifiera-t-il le démantèlement de l’arsenal nucléaire alors qu’il ne reconnaît les inspections de l’International Atomic Energy Agency (IAEA) ?
Mais ce qui est encore plus remarquable dans cette enquête, c’est la proportion élevée des Américains qui déclarent ne pas avoir été informés de cet accord : 27 %, auxquels il faut ajouter 46 % qui n’en ont pas été beaucoup informés. Ce qui fait beaucoup et confirme l’idée que la politique étrangère n’est pas un sujet de préoccupation majeure des Américains.
Informés ou pas sur ce sujet, leur soutien à Donald Trump reste le même : 42 % d’entre eux sont confiants sur la manière avec laquelle Donald Trump gère cette affaire contre 52 % qui ne le sont pas ou pas du tout. Ce qui nous ramène à ce qui est désormais un invariant, la base de Donald Trump reste solide. Quoi qu’il fasse, quoi qu’il dise, il a le soutien d’environ 40 % des Américains. Des inconditionnels en quelque sorte. Cela nous ramène à la déclaration que Donald Trump avait faite en disant qu’il pourrait tuer quelqu’un sur la 5e avenue et que ça ne changerait rien. Nous y sommes mais jusqu’à quand ? Il n’est pas impossible que ce soutien reste indéfectible jusqu’à un point de basculement (Tipping Point) où cet édifice de confiance s’effritera, s’effondrera. Les différentes enquêtes pourraient aboutir un jour prochain et révéler une vérité indiscutable.