En 2016, après avoir été élu 45e président des États-Unis, prenant tout le monde par surprise, lui-même compris, Donald Trump était une sorte de paria, y compris dans son propre camp. Huit ans plus tard, “Everybody wants to be my friend” a-t-il récemment déclaré avec raison. Il y a eu d’abord le revirement d’Elon Musk qui est passé du camp démocrate au camp Trump avec armes et bagages, et compte en banque. Le propriétaire de Tesla, SpaceX, Neuralink, xAI, X tout court et autre a investi quelque 250 millions de dollars dans la marque Donald Trump. Un investissement rentable, car depuis l’élection de novembre, le nouveau Raspoutine de Donald Trump a largement fait fructifier son portefeuille d’actifs.
Depuis novembre 2024, la valeur nette d’Elon Musk a augmenté d’environ 170 milliards de dollars, atteignant près de 486 milliards de dollars, selon le magazine Barron’s. Cette croissance substantielle est en grande partie attribuée à la performance de ses entreprises. L’action de la société Tesla s’est appréciée d’environ 70 % depuis l’élection, contribuant de manière significative à la fortune de Musk. Côté SpaceX, une récente offre d’actions secondaires a augmenté la valorisation de la société de 100 milliards de dollars. L’investissement d’Elon Musk dans Twitter – devenu X – pour un montant de 44 milliards de dollars que beaucoup (y compris moi-même) avait qualifié de déraisonnable, s’est en fait avéré très rentable. On ne peut pas exclure que la masse de désinformation qu’Elon Musk a déversée sur des 200 millions de lecteurs a exercé une influence n’ont négligeable sur le résultat de l’élection.
Maintenant, l’implication d’Elon Musk dans le paysage politique, y compris ses contributions substantielles à l’élection, a été notée comme un facteur influençant la confiance des investisseurs et, par conséquent, la valorisation de ses entreprises.
Tout ceci pose-t-il un conflit d’intérêts ? C’est très improbable, car cette question ne fait partie des préoccupations des nouveaux maîtres de l’administration américaine. Peut-être même au contraire, il y a synergie entre les deux, c’est le principe même des oligarchies.
Elon Musk semble avoir levé un tabou permettant ainsi aux grands manitous de la Silicon Valley de suivre dans la même voie et de s’attirer les bonnes grâces du président élu. Aujourd’hui,
L’investiture du président élu attire des dons d’un éventail d’entreprises de premier ordre, et elle est susceptible de dépasser toutes les cérémonies passées en termes de collecte de fonds.
Les géants de la tech, Amazon, Meta et OpenAI ont chacun promis 1 million de dollars, tandis qu’Uber fait un don de 2 millions de dollars. Une partie de ces dons provient de leurs PDG plutôt que des entreprises elles-mêmes. Parmi les autres généraux donateurs de Wall Street figurent Goldman Sachs et Bank of America. Toyotaa annoncé un don de 1 million de dollars, soit le même montant que les promesses de Ford et de General Motors. Les deux constructeurs automobiles américains fourniront également des véhicules pour la cérémonie. Les bourses de cryptomonnaies Kraken et Coinbase se lancent également dans l’action. Donald Trump qui était très critique des cryptomonnaies en est devenu un fervent d’adepte. A titre personnel, il a d’ailleurs investi dans ce domaine.
Parmi les signataires des chèques à sept chiffres, selon le Wall Street Journal, il faut selon citer AT&T, Charter Communications, Stanley Black & Decker, Intuit, Charter Communications, Pratt Industries et le groupe commercial PhRMA.
Marc Benioff, le patron de Salesforce, qui était très critique de Donald Trump, est devenu beaucoup plus accommodant.
Plusieursdes entreprises qui avaient suspendu leurs dons politiques après le 6 janvier ou ont publié des déclarations disant qu’elles reconsidéreraient leurs approches, rapporte le Wall Street Journal. Quatre ans plus tard, certaines entreprises qui ont dénoncé l’insurrection donnent plus à l’investiture de Trump qu’elles ne l’ont jamais fait pour les cérémonies précédentes.
Les entreprises espèrent, peut-être à tort, que faire un don à l’occasion de l’investiture améliorera leur position à l’approche du nouveau mandat. A minima, il détournera l’attention du futur président sur d’autres souffre-douleur.