Donald Trump se targue que niveau de chômage est à son plus bas niveau depuis 17 ans, c’est juste et les Américains ne peuvent que s’en féliciter : 4,1 % de la population active. Mais on peut aussi présenter la situation d’une autre manière tout aussi juste. Sur l’année 2017, l’économie américaine sous l’ère Trump a créé à peine plus de 2 millions d’emplois. Pour le dire de manière polémique, c’est le niveau le plus faible depuis 2010. De manière un peu plus objective, ces statistiques s’inscrivent dans la continuité depuis 2010 avec un niveau de création comparable avec les années passées, à l’exception de l’année 2014 où l’économie américaine a été particulièrement dynamique dans ce domaine avec près de 3 millions d’emplois créés.
Donald Trump se vante d’une croissance revigorée, sans doute. Sensiblement supérieure à celle des dernières années, mais qui finalement ne se traduit pas réellement dans un surplus de création d’emplois. La réforme fiscale que vient de voter le Congrès, en réduisant notamment le taux d’imposition sur les bénéfices de 35 à 21 %, fait le pari du phénomène dit de ruissellement (Trickle-down economics) qui n’a jamais été démontré et est plutôt contredit par la majorité des économistes. Une enquête menée par l’université de Chicago auprès de 42 économistes renommés (Out of 42 top economists, only 1 believes the GOP tax bills would help the economy) montrait qu’un seul considérait que cette réforme fiscale aurait un effet bénéfique sur l’économie et les salaires. En revanche, ils s’accordaient sur le fait qu’elle aura un effet très négatif sur le déficit et la dette.