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J-9 : Johnson et McConnell font la paire

Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
            Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
Sire, répond l’Agneau, que Votre Majesté
            Ne se mette pas en colère ;
            Mais plutôt qu’elle considère
            Que je me vas désaltérant
                         Dans le courant,
            Plus de vingt pas au-dessous d’Elle ;
Et que par conséquent, en aucune façon,
            Je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
       Reprit l’Agneau ; je tette encor ma mère
            Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
       Je n’en ai point. C’est donc quelqu’un des tiens:
            Car vous ne m’épargnez guère,
            Vous, vos Bergers et vos Chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge.”

Mike Johnson, Speaker de la chambre des représentants, et Mitch McConnell, leader de la minorité au Sénat, ont publié un communiqué commun dans lequel il déplore la rhétorique de Kamala Harris qualifiant Donald Trump de fasciste et comparant le candidat MAGA à Hitler. Une déclaration qui ne manque pas d’appeler l’attention sur la mauvaise foi des deux signataires. Celui qui a qualifié Donald Trump d’Hitler de l’Amérique est son colistier J.D. Vance.

D’abord, c’est à l’occasion d’un town hall que, pressé par le journaliste de CNN Anderson Cooper pour savoir si elle qualifiait son opposant de fasciste. Elle a simplement répondu oui comme Mark Milley, le plus haut gradé de l’armée américaine, et John Kelly, l’ex-directeur de cabinet de Donald Trump lorsqu’il était président.

Dans leur communiqué, les élus ont tenté d’établir le lien entre cette déclaration et les deux tentatives d’assassinat du candidat. Sauf que la chronologie ne permet pas de le faire puisqu’elle est intervenue après.

Mitch McConnell est assez mal placé de critiquer Kamala Harris quand on fait la liste des qualificatifs dont il a affublé Donald Trump : “sleazeball,” “narcissist”, “stupid as well as being ill-tempered”, “not very smart, irascible, nasty, just about every quality you would not want somebody to have.” Cela ne l’empêche pas de voter pour lui.

A sa défense, il est vrai que Donald Trump n’a pas été tendre avec son épouse Elaine Chao qui a pourtant été membre de son cabinet. Trump ne s’est pas privé d’insultes racistes : “China loving wife, Coco Chow”.

Autre constatation, les deux élus réagissent à cette intervention unique de la candidate démocrate alors qu’ils n’ont dit mot des déclarations infamantes de Donald Trump qualifiant tous ceux qui ne lui plaisent pas de tous les noms de la Terre. Kamala Harris a été une des ses cibles favorites qu’il a qualifiée de “Marxist, communist, radical leftist, facist” et ce à de nombreuses reprises. Il ne se passe pas une journée sans qu’une pluie d’insultes tombe sur la candidate.

Que répondent alors les élus qui soutiennent le candidat qu’il ne faut pas prêter à attention à ce qu’il dit, que ce ne sont que des mots, qu’il s’agit de taquinerie, que ces déclarations sont sorties de leur contexte… Bref, toutes les mauvaises raisons pour excuser leur champion.

Cette attitude commune de la part des leaders des deux chambres est étonnante. Autant Mike Johnson est une marionnette de Trump dont la survie dépendrait de ce dernier s’il était élu. En revanche, elle est incompréhensible de la part du sénateur du Kentucky qui, on vient de la voir, ne porte pas l’ancien président dans son estime. Et sa carrière politique est derrière lui. Il a indiqué qu’il ne briguerait pas le poste de leader des républicains après les élections de novembre tout en finissant son mandat jusqu’en 2026.

Mais elle représentative des soutiens de l’attitude des républicains MAGA pour qui les démocrates sont des ennemis.

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