« It’s the economy, stupid » est l’idée qu’avait énoncé James Carville, campaign strategist de Bill Clinton dans la campagne de 1992 qui avait donné la victoire au candidat démocrate contre le président républicain en place George H. W. Bush.
Ce pourrait être cette idée qui explique – en partie – la popularité de Donald Trump dans une frange de la population que l’on appelle couramment sa base et qui lui apporte un soutien indéfectible. Et de fait dans un récent sondage réalisé par l’institut Gallup, les deux sujets pour lesquels le différentiel positif (Approve – Disapprove) est le plus important sont l’économie et l’emploi. Le taux d’approbation de Donald Trump sur l’économie est de 56 % contre 43 % de désapprobation ; celui de l’emploi de 54 % contre 43 % de désapprobation.
Les deux autres sujets pour lesquels le différentiel est positif est la Corée du Nord et la défense nationale.
Dans la perspective des élections de 2020, la situation sur les trois sujets n’est pas définitivement acquise et si elle changeait pourrait être le principal élément de changement en ouvrant la voie aux démocrates.
Sur le dernier trimestre 2018, la croissance est tombée à 2,6 % alors qu’elle avait atteint 4,2 % au deuxième trimestre et 3,4 % au troisième. Et les prévisions pour 2019 et 2020 sont encore moins encourageantes. Les raisons pourraient en être multiples, mais on peut citer le ralentissement de l’économie chinoise et la fin de l’effet de la baisse des impôts (Tax Cuts and Jobs Act of 2017 introduit en novembre 2017).
Autre fait qui vient de « tomber » la très faible création d’emploi au mois de février 2019 établie à 20 000 seulement selon le Bureau of Labor Statistics (chiffres officiels donc).
Troisième élément qui a surgi, le déficit fédéral et déficit commercial qui, tous deux, ont littéralement explosé en 2018.
Pour ce qui concerne la Corée du Nord, les discussions engagées à grand renfort de publicité par Donald Trump lui-même avec son “ami” Kim s’enlisent et ne semblent produire aucun effet positif. Le retour précipité sans rien dans la besace n’a pas empêché Donald Trump de crier victoire a priori et a posteriori.
Quant à la défense nationale, là les conclusions des enquêtes en cours (enquête du procureur Mueller, enquêtes lancées par les différentes commissions de la Chambre des représentants depuis que les démocrates ont la majorité, enquête du « fameux » Southern District of New York (SDNY) pourraient bien apporter des révélations très gênantes : que Donald Trump a utilisé sa position de candidat puis de président (et ses proches dont Jared Kushner) pour faire avancer ses intérêts personnels, notamment son projet de Trump Tower à Moscou.
Sur les quatorze items sur lesquels les Américains ont été interrogés, la balance est assez négative : 4 présentant un différentiel positif et 10 un différentiel négatif.
Le différentiel le plus fort (qui peut d’ailleurs être relié à la défense nationale) concerne la corruption du gouvernement. L’enquête a été réalisée avant la déposition de Michael Cohen, l’ancien avocat de Donald Trump et exécuteur des basses œuvres devant le Congrès dans lequel il a déclaré que son ancien patron est « Un escroc, un raciste, un tricheur ».
Mais ici le terme governement n’est pas clairement défini, car il peut englober l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire et les administrations (dont les agences FBI, CIA, NSA… régulièrement éreintées par Donald Trump).
Il va sans dire que les points sur toutes ces questions dépendent fortement de l’appartenance partisane. Mais la différence d’opinions est considérable : 84 % sur le travail dans son ensemble du président Trump. Le différentiel le plus faible entre républicains et démocrates concerne la situation en Syrie s’établit à 62 %.