Amazon représente un monde qui n’appartient pas à l’univers mental de Donald Trump. Le géant à cheval entre le numérique et le monde réel est en train de tailler des croupières aux entreprises du « brick and mortar », Il y a seulement dix ans, l’entreprise de Seattle ne pesait pas grand-chose par rapport au géant de la distribution Walmart. En 2017, Amazon a réalisé un chiffre d’affaires de 170 milliards de dollars, Walmart 500 milliards. Avec des taux de croissance largement en faveur d’Amazon : 50 % contre 5 % pour Walmart. A ce rythme-là, Amazon devrait dépasser la firme de la famille Walton.
Cette ascension fulgurante a fait de Jeff Bezos, l’homme le plus riche de la Terre, environ 100 milliards de dollars, c’est évidemment beaucoup. Par rapport à cette fortune colossale, Donald Trump pourrait passer pour un miséreux. C’est là un premier problème. Par ailleurs, Jeff Bezos a racheté, à titre personnel, le Washington Post pour la modique somme de 250 millions de dollars. Une paille qui lui permet d’avoir un outil d’information à sa disposition – ce qui n’est pas sans poser de sérieux problèmes – mais aussi une plate-forme de critiques par rapport au pouvoir en place, tout particulièrement à l’hôte de la Maison-Blanche. Ce dont il ne se prive pas. C’est là un deuxième problème.
Du coup, Donald Trump n’apprécie pas Jeff Bezos et ne s’en cache pas avec des déclarations tout en finesse et des tweets sans ambiguïté. Et donc, il n’arrive à retenir son envie de « punir » la firme de Seattle. A plusieurs reprises, Donald Trump a fait des déclarations sur la relation déséquilibrée entre L’USPS et Amazon selon lesquelles cette dernière profiterait de la situation avec des tarifs insuffisants. Il a donc demandé à la directrice générale de la Poste américaine Megan Brennan pour doubler les tarifs des services de diffusion négociés avec Amazon.
Cette dernière lui a d’abord expliqué que l’activité Amazon était bénéficiaire pour La Poste et que, de toute façon, il n’était pas possible de modifier les tarifs comme ça et qu’ils devaient faire l’objet d’une commission. Mais rien n’y fait, Donald Trump poursuit sa charge et maintient la pression sur Megan Brennan pour changer la situation. Et il sûr que sa base apprécie. Le mois dernier, il a signé un décret demandant un rapport complet sur les relations contractuelles entre La Poste et les entreprises de commerce électronique, dont Amazon.
On se souvient de la formule de Louis XIV : « l’Etat c’est Moi ». Peut-être l’homme aux cheveux jaunes se prend-il pour le Roi Soleil ?