Après les Fake News, voici le Fake Stock Market. Dès son élection et avant même son entrée dans le Bureau ovale, Donald Trump s’était réjoui de l’envolée des marches financiers. Le Dow Jones, symbole de la puissance de Wall Street, battait record après record : 22 000, 23 000, 24 0000… rien n’était trop beau. Pour le président, la raison de ces performances était simple et tenait en deux mots : Donald Trump.
La machine à tweet du président a fonctionné à plein régime pour informer directement les Américains de ce succès puisque les Fake News Médias ne voulaient pas en parler. Parfois plusieurs fois par semaine. Ci-dessous une sélection mensuelle des missives de Donald Trump. Mais, on le sait, la bourse ne peut monter jusqu’au ciel. Un jour, cette augmentation devait cesser avec une correction, voire un krach. Pour l’heure, on n’a eu droit qu’à une correction, sévère il est vrai.
Évidemment, si Donald Trump est la cause de la hausse, il ne peut en être de même de la baisse. Dans ce cas, il faut donc trouver un bouc émissaire. Dans sa créativité foisonnante, Donald Trump en a trouvé un : le marché financier lui-même. Il fallait juste y penser. « In the « olds days », when good news was reported, the Stock Marlket would go up. Today, when good news is reported, the Stock Market goes down. Big mistake. And we have so much good (great) news about the economy ».
Mais comme l’explique Paul Krugman, dans une tribune du New York Times (Has Trumphoria Finally Hit a Wall ?) : quand il s’agit de parler de la bourse, il y a trois règles à se souvenir : « First, the stock market is not the economy. Second, the stock market is not the economy. Third, the stock market is not the economy ». Le prix Nobel d’économie rappelle le caractère moutonnier des investisseurs. Lors de la crise de 1987, des études ont montré qu’ils s’étaient mis à vendre leurs actions, non pas en raison de leur analyse de la situation, mais parce qu’ils observaient leurs pairs vendre leurs actions.
En aucun, la chute de la bourse n’indique qu’une récession va suivre. Le krach de 1987, par exemple, a été suivi d’une période de forte croissance. A l’inverse, l’économie américaine n’est pas à l’abri d’un éclatement de bulles. Pour Paul Krugman, les marchés financiers et l’immobilier sont tous les deux surévalués. Cette conjonction de ces facteurs pourrait bien provoquer une crise comparable à celle qu’a connue le Japon dans les années 80. Mais il ne s’agit que d’une possibilité, car on le sait l’économie n’est pas une science exacte.