Il faut reconnaître que le rapport Mueller dont le ministre de la Justice William Barr a fait une synthèse dans laquelle absout le président a donné des ailes à Donald Trump et constitue une victoire politique incontestable. Cette synthèse de 4 pages d’un document de 400 pages indique qu’il n’y a pas eu conspiration – le terme collusion qui n’est pas un terme juridique est le plus souvent utilisé – ni entrave à la justice (obstruction). Sachant que ce sur dernier point, William Barr a pris sur lui de tirer cette conclusion alors que précisément le procureur ne s’est pas prononcé.
En attendant la transmission du document complet au Congrès qui donnera lieu à une exégèse peut-être sans fin, le « narratif » s’est imposé : Donald Trump n’a pas fait appel aux Russes pour gagner les élections. Il n’empêche que certains épisodes comme le fameux rendez-vous dans la Trump Tower pour éventuellement récupérer des informations sur Hillary Clinton, que la déférence de Donald Trump vis-à-vis de Vladimir Poutine reste troublante. Et puis d’autres enquêtes qui ont été nourries par celle du procureur Mueller continuent ; que les demandes des déclarations fiscales de Donald Trump sont toujours en suspens ; et plus récemment que Julian Assange vient d’être arrêté à Londres et devrait être jugé aux États-Unis. « I love Wikileaks » avait déclaré Donald Trump a plus de 100 reprises lors de la campagne. Aujourd’hui, il vient de déclarer qu’il ne connaissait pas particulièrement Wikileaks.
Bref, dans ce moment le rapport Mueller semble blanchir (on verra pour le blanchiment d’argent dans un deuxième temps) le président, sa popularité a légèrement rebondi. Et dans une lecture un peu rapide, Donald Trump a publié un tweet qui affiche une popularité de 55 % selon l’institut Georgetown Politics et de 58 % d’approbation de l’économie. Cela après un autre retweet publié deux jours plus tôt qui faisait état d’un taux de popularité de 53 %, « 7 points de plus qu’Obama ». Barack Obama restera une véritable obsession de Donald Trump.
Sauf que cette information est tout simplement fausse. Les 55 % concernent le taux d’impopularité de Donald Trump.
En fait, la popularité de Donald Trump est étonnamment stable et le personnage est un des plus clivants que l’on ait pu connaitre : ceux qui le détestent, le détestent, ceux qui le soutiennent, le soutiendront. D’ailleurs, Donald Trump l’avait lui-même théorisé : « I could shoot somebody and I wouldn’t lose any voters ». Et les chiffres montrent bien que c’est la réalité. Donald Trump relève plus du gourou de type Jim Jones que de l’homme politique.
Evolution du taux de popularité de Donald Trump selon Gallup