La réponse au discours sur l’état de l’Union est un exercice difficile. Un peu comme un correctif apporté à un article de presse que personne, ou presque, ne lit. Car passer après le président qui adresse un discours en grande pompe dans l’enceinte du Congrès devant les élus de la Chambre des représentants, du Sénat, les membres du Cabinet, de la Cour Suprême et des invités de marques est presque mission impossible.
La première réponse officielle et télévisée de l’opposition au message annuel d’un président a eu lieu en 1966, lorsque le chef de la minorité au Sénat, Everett Dirksen (R-IL) et le chef de la minorité à la Chambre des représentants, Gerald R. Ford (R-MI), ont critiqué le message annuel du président Lyndon Johnson. La pratique s’est poursuivie sporadiquement au cours de la décennie suivante et a varié dans ses formes. Depuis 1982, les membres du parti d’opposition répondent au message annuel, généralement télévisé, qui suit directement le discours du président.
Cette année, c’est la sénatrice de l’Alabama – un choix qui n’est sans doute pas neutre après l’arrêt de la Cour suprême de l’Etat sur la fertilisation in vitro – Katie Britt (la plus jeune élue du Sénat et parfois mentionnée comme une candidate à la VP possible) qui a été choisie. Bien sûr les réflexes pavloviens ont commandé les commentaires sur la performance de l’élue, à commencer par Donald Trump, mais personne n’est vraiment dupe car on peut dire que le résultat est proprement catastrophique tant sur le fond que sur la forme.
Le choix de la cuisine comme endroit pour la prise n’est pas du meilleur goût. La comparaison avec l’enceinte rabaisse de facto le contenu. Même si l’objectif est sans doute de séduire les suburban moms – c’est ainsi que se présente Katie Britt – car elle semble assigner les femmes aux tâches ménagères. On ne mentionnera pas la croix portée de manière ostentatoire. Quant à la scansion et à la rythmique, on se demande qui a bien pu conseiller l’élue. On a l’impression d’écouter une maman barbie qui houspillerait ses enfants.
Sur le fond, elle reprend le discours de Donald Trump selon lequel rien ne va aux Etats-Unis. Elle a bien sûr mis l’accent sur l’immigration mais en utilisant un exemple en blamant Joe Biden alors qu’il n’était pas en fonction lorsqu’il s’est produit (Katie Britt’s false linkage of a sex-trafficking case to Joe Biden).
Scarlett Johansson and ‘SNL’ spoof the State of the Union
Essai raté pour celle à qui on prédisait un avenir radieux
Et la réponse de l’intéressée…
Woman who appears to be at center of Katie Britt’s SOTU anecdote has message for the Alabama senator