En 1980, l’espérance de vie à la naissance aux États-Unis et dans des pays comparables et riches était similaire, mais au cours des dernières décennies, l’espérance de vie s’est beaucoup plus améliorée dans les pays comparables qu’aux États-Unis. La pandémie de COVID-19 a augmenté les taux de mortalité et de mortalité prématurée aux États-Unis plus que dans la plupart des pays comparables, creusant un écart qui existait déjà avant la pandémie.
Selon le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), l’espérance de vie aux États-Unis a diminué de 2,7 ans entre 2019 et 2021, alors que dans les pays comparables, l’espérance de vie n’a diminué en moyenne que de 0,2 an au cours de cette période. La COVID-19 a effacé deux décennies de croissance de l’espérance de vie aux États-Unis, alors que l’espérance de vie moyenne pour des pays comparables n’a diminué que marginalement, pour atteindre les niveaux de 2018.
Le CDC estime l’espérance de vie à la naissance aux États-Unis a diminué pour s’établir à 76,1 ans en 2021, en baisse de 2,7 ans par rapport à 78,8 ans en 2019 et en baisse de 0,9 an par rapport à 2020. L’espérance de vie moyenne à la naissance dans les pays comparables était de 82,4 ans en 2021, en baisse de 0,2 an par rapport à 2019 et de 0,4 an par rapport à 2020.
Aux États-Unis et dans tous les autres pays comparables, les femmes ont tendance à vivre plus longtemps que les hommes. Cependant, les États-Unis se classe au dernier rang en termes d’espérance de vie pour les hommes et les femmes parmi les pays où le PIB par habitant est élevé.
Les dépenses de santé par habitant sont environ le double de celles des pays aussi grands et riches. En 2021, les États-Unis ont dépensé plus de 4 000 $ de plus par habitant en soins de santé que le deuxième pays qui dépense le plus. Pendant ce temps, les États-Unis ont l’espérance de vie la plus faible parmi les pays comparables.
Parmi les pays comparables, les États-Unis ont les dépenses de santé par personne les plus élevées, atteignant environ 12 318 dollars par habitant en 2021, selon les données de l’OCDE. Cependant, les dépenses plus élevées en soins de santé aux États-Unis ne se traduisent pas par une durée de vie plus longue, loin de là.
Hélène Carrère d’Encausse avait écrit que l’URSS céderait sous la pression de la montée en puissance des républiques asiatiques de l’URSS à fort taux de natalité, en opposition aux républiques de l’Europe de l’Est aux taux de fécondité effondrés. Selon ce raisonnement, la population d’origine musulmane serait devenue majoritaire en Union soviétique alors que la classe dirigeante du Parti, de l’Armée et de l’industrie était très largement d’origine russe, donc de culture européenne. Cette distorsion aurait obligatoirement posé un problème de légitimité du pouvoir politique.
L’histoire s’est chargée d’invalider sa théorie, puisque la contestation de l’URSS est venue en réalité d’abord de la Pologne en août 1980 avec la création du syndicat Solidarność, puis des pays baltes en juillet 1989, avec la constitution d’une chaîne humaine plus de 500 km et réunissant 2 millions d’habitants, pour protester contre le pacte germano-soviétique de 1939, enfin de l’Allemagne de l’Est (RDA) en octobre 1989, qui devait conduire à la chute du Mur (9 novembre).
Emmanuel Todd avait mis en lumière certains indicateurs comme les taux de suicides qui, même corrigés à la baisse, étaient si énormes qu’ils suggéraient une profonde souffrance psychologique de la population. Il avait également constaté la hausse de la mortalité infantile en URSS, fait unique pour un pays industrialisé et développé, d’où il déduit que toute sa structure technique et industrielle est en train de régresser vers une décrépitude irréversible.
Ces statistiques sombres et pour le moins problématiques de la baisse d’espérance de vie sont-elles le signe d’un déclin annoncé des États-Unis ? Un sociologue va-t-il s’en emparer pour échafauder une nouvelle théorie ?