D’après un article du Washington Post publié mercredi 14juin, Donald Trump est désormais sous investigation par le conseiller spécial Robert Mueller. La raison est de savoir si le président a fait obstruction de justice.
L’écheveau est déroulé petit à petit. La question de savoir s’il y a eu collusion entre l’équipe de campagne de Trump et des officiels russes en toujours en cours. C’est d’ailleurs ce qui semble inquiéter Donald Trump. Et c’est la raison pour laquelle il aurait viré (you’re fired !) James Comey, l’ex-directeur du FBI. C’est en tous cas ce qu’avait déclaré l’intéressé lors de son audition devant la commission du Sénat.
Etre personnellement sous le feu d’une investigation inquiète Donald Trump. D’ailleurs, ne l’a-t-il demandé à trois reprises à James Comey qui lui répondu par la négative. Il lui a demandé de le déclarer publiquement ce qu’a refusé de faire James Comey. Le président la renvoyé le 9 mai.
Mais, toujours selon le Washington Post, Donald Trump serait désormais directement concerné par cette affaire. L’enquête continue activement depuis la nomination de Robert Mueller le 17 mai dernier comme special counsel for the United States Department of Justice chargé de superviser l’enquête sur l’affaire russe. L’équipe Mueller a déjà interviewé quelques responsables des agences de renseignement : Daniel Coats, directeur de la DNI, la structure qui supervise les 17 agences de renseignements, Mike Rogers, directeur de la NSA, et Richard Ledgett, l’ex-directeur adjoint de la NSA.
Le motif de l’enquête est donc obstruction de justice ce qui n’exclut pas l’autre motif de collusion. Il est établi que Donald Trump a essayé d’empêcher un certain nombre d’initiatives pour le moins douteuse. D’abord auprès de James Comey a qui il a exprimé le souhait qu’il laisse tomber l’enquête contre Michael Flynn. Une demande réitérée auprès de Daniel Coats dans le bureau de la Maison Blanche en la seule présence de Mike Pompeo, le directeur de la CIA. Là encore, Donald Trump avait demandé aux présents de quitter la pièce. Peu après, Donald Trump a demandé séparément à ces deux derniers interlocuteurs de déclarer publiquement qu’il n’y avait pas de collusion entre son équipe de campagne et des officiels russes. Ce que ces derniers ont refusé de faire.
Et la suite ? Robert Mueller va-t-il convoquer Donald Trump pour une audition ? Le président ne pourrait pas invoquer la notion « executive priviledge » car depuis le Watergate, un tel recours est impossible dans le cas d’une enquête criminelle. C’est dans ce contexte qu’à circulé l’information selon laquelle Donald Trump considérerait de renvoyer Robert Mueller, informations qui a été démentie ensuite. Mais au royaume de Trump, est-ce une preuve ? Certains soutiens avaient déjà préparé le terrain comme Newt Ginrich au motif que Mueller ne serait plus indépendant. Il y a à peine un mois, Newt Gingrich était très favorable à sa nomination. La réputation de Robert Mueller ne semble pas sujette à caution. En 2001, il avait été confirmé par le Sénat au poste de directeur du FBI par 100 voix contre 0.
Enquêter directement sur le président n’est pas chose facile rappelle le Washington Post même dans le cas où des faits auraient été révélés. La commission pourrait alors transmettre les informations au Congrès qui statuerait sur le bien-fondé de lancer une procédure d’impeachment. Etant donné le soutien presque inconditionnel que semblent apporter les membres de la Chambre des représentants, on peut en douter. Il faudra peut-être attendre la composition d’une nouvelle chambre à supposer qu’elle soit à majorité démocrate. Ce qui n’est pas sûr.
L’enquête progresse donc mais elle sera longue et va sans doute jeter le doute pendant tout le mandat de Donald Trump.
Et pendant ce temps-là, les Chinois travaillent !