L’élection de Donald Trump a été une surprise pour la plupart des observateurs, on ne le sait que trop (A ne pas oublier : Donald Trump a perdu les votes populaires). Elle s’est jouée à très peu contrairement à ce que le président élu aime à croire et répète à l’envi ((Et pour 77 000 voix de plus !). On le sait tout autant. Mais ce que vient de révéler ce récent article du site FiveThirtyEight (Votes Really Switch To Trump at The Last Minute) est qu’un nombre plus élevé que d’habitude ont fait leur choix à la dernière minute. Comment le sait-on ? En interrogeant un même échantillon d’électeurs juste avant et juste après les élections, échantillon identique à celui interrogé lors de l’élection de 2012 (Source : Institute For The Survey of Citizens and Politics).
Que disent les chiffres ? Après le dernier débat, Hilary Clinton avait un avantage important sur son concurrent : 43 contre 36 %. Un écart comparable à celui observé en 2012 : 46 % pour Obama contre 39 % pour Mitt Romney.
Mais la proportion d’indécis était significativement plus élevée en 2016 qu’en 2012 : 21 % contre 15 %. En 2016, 89 % des électeurs confirment leur intention de vote c’est-à-dire qu’ils n’ont pas changé leur choix, 38 % pour Hilary Clinton contre 35,2 % pour Donald Trump ou aucun des deux (15,8%). Mais sur ceux qui ont changé d’avis, l’avantage est clairement à Donald Trump. Alors qu’aucun électeur n’a basculé de Trump vers Hillary Clinton, 0,9 % ont changé leur choix de d’Hillary vers Trump. Cela peut paraître explique Dan Hopkins, l’auteur de l’article mais si l’on considère que ce mouvement est représentatif au niveau national, cela représente 1,2 million de voix.
Trump a également l’avantage chez les électeurs qui étaient indécis ou avaient porté leur choix sur un candidat alternatif (Libertarien, Vert ou autre) : 3,1 % contre 2,3 % pour Hillary Clinton.
Ainsi si l’on ajoute les deux catégories d’électeurs, on obtient 4,0 % pour Trump contre 2,3 % pour Hillary Clinton. Des chiffres qui montrent bien que cette élection s’est aussi jouée dans les derniers jours.
Une situation assez différence de l’élection de 2012 où une proportion plus importante d’électeurs avait arrêté leur choix. En octobre 2012, la proportion était de 90,6 %. Une différence qui peut paraître peu significative mais qui, au final (c’est le cas de 2016) peut faire basculer le résultat dans un sens ou dans un autre.