Barack Obama s’est impliqué tardivement dans les élections de novembre prochain mais cela suffira-t-il à apporter le correctif nécessaire pour que les démocrates ne subissent une déroute ? En fait, on assiste à une sorte de dédoublement de la personnalité du corps électoral.
D’un côté, il exprime un mécontentement fort et vigoureux sur la situation en général, sur le pouvoir en place qu’il s’agisse du président, du Congrès, de la Cour Suprème, avec en tête des préoccupations l’économie et l’emploi… Rappelons que ces deux sujets viennent en tête pour plus de 60 % des Américains.
Concernant l’exécutif, la côté d’approbation de Barack Obama est au plus bas depuis le début son élection à 44,7%. Seuls Carter et Clinton ont fait moins bien. Depuis Eisenhower, Barack Obama partage avec ses deux prédécesseurs d’être en-deçà de la barre symbolique de 50 %. Rappelons néanmoins que ce n’est pas un facteur déterminant pour la suite des événements : Carter a été un one term president sorti sans gloire par Reagan alors Clinton a été triomphalement réélu et est aujourd’hui un des meilleurs soutiens des démocrates dans cette campagne. Du côté du législatif, le taux d’approbation du Congrès est en dessous de 20% ou le taux de désapprobation culmine à 77 % (paradoxalement ce taux est très proche à ce qu’il était au début du mandat de Barack Obama).
De l’autre, lorsque l’échéance approche, le corps électoral semble laisser sa colère et leurs frustrations et pense que leur élu n’est peut être pas si mauvais que ça. En tout, la proportion des électeurs qui pense que l’élu de leur district mérite d’être réélu est beaucoup plus élevé que les élus en général.
Clairement, les élections vont être très difficiles pour les démocrates, mais curieusement les projections de trois médias et d’un analyste politique renommé ne sont pas aussi alarmistes que ce qu’annoncent (et espèrent) les Républicains : Huffington Post, Washington Post, New York Times et The Cook Political Report.
Evidemment ce n’est pas l’avis des républicains qui voient déjà dans cette élection une vague rouge sans précédent et un changement en profondeur. C’est le message qu’a voulu faire passer Michael Steele, le président du DNC, le patron des républicains, l’émission hebdomaine Meet The Press. Et qui pense déjà aux échéances de 2012. Est-ce que Barack Obama sera un One Term President ? « Je ne sais pas, mais c’est mon travail de faire en sorte qu’il le soit ». Pas tout à fait car en fait Michael Steele n’est élu que jusqu’en janvier 2011.