Les résultats d’un test national publié par le National Assessment of Educational Progress (NAEP) ont montré à quel point les deux dernières années ont été dévastatrices pour les écoliers de 9 ans, en particulier les plus vulnérables (Reading and mathematics scores decline during COVID-19 pandemic). Selon cette étude, les performances des enfants de 9 ans en mathématiques et en lecture tombant aux niveaux d’il y a deux décennies.
Pour la première fois depuis que les tests de l’Évaluation nationale des progrès scolaires ont commencé à suivre le rendement des élèves dans les années 1970, les enfants de 9 ans ont perdu du terrain en mathématiques et les scores en lecture ont chuté de la plus grande marge en plus de 30 ans.
Les baisses ont touché presque toutes les catégories raciales et tous les niveaux de revenu et ont été nettement pires pour les étudiants les moins performants. Alors que les élèves les plus performants du 9e décile ont affiché une baisse modeste – trois points en mathématiques – les élèves du 1er décile inférieur ont chuté de 12 points en mathématiques, soit quatre fois l’impact.
On décèle le même phénomène dans les catégories raciales. En mathématiques, les élèves noirs ont perdu 13 points, contre cinq points chez les élèves blancs, creusant l’écart entre les deux groupes. La recherche a documenté l’effet profond que les fermetures d’écoles ont eu sur les élèves à faible revenu et sur les élèves noirs et hispaniques, en partie parce que leurs écoles étaient plus susceptibles de poursuivre l’apprentissage à distance pendant de plus longues périodes.
Cette régression pourrait avoir de lourdes conséquences pour une génération d’enfants. Sans reprendre la fameuse formule psychologue américain Fitzhugh Dodson : « tout se joue avant six ans » (le titre du livre français est plus orienté que celui de l’édition anglaise : « How to Parent »), on sait que les premières années de l’école sont déterminantes pour la réussite des enfants et qu’il est très difficile de rattraper le temps perdu. Il est estimé que perdre un point à l’examen national se traduit par environ trois semaines d’apprentissage. Cela signifie qu’un élève très performant qui a perdu trois points en mathématiques pourrait rattraper son retard en neuf semaines, tandis qu’un élève peu performant qui a perdu 12 points aurait besoin de neuf mois.
En clair, Les résultats aux tests des élèves, à partir de la première, de la deuxième et de la troisième année (de 6 à 8 ans), sont vraiment prédictifs de leur réussite plus tard à l’école et de leurs trajectoires éducatives en général.
L’évaluation nationale des progrès de l’éducation est considérée comme une référence en matière de tests. Contrairement aux tests réalisés dans les différents États, il est normalisé dans tout le pays, est resté constant au fil du temps et ne tente pas de tenir les écoles individuelles responsables des résultats, ce qui, selon les experts, le rend plus fiable.
Les résultats du test ont donné un aperçu d’un seul groupe d’âge : les enfants de 9 ans, qui sont généralement en troisième ou quatrième année d’école primaire. (D’autres résultats, pour les élèves de quatrième année et de huitième année, seront publiés plus tard cet automne au niveau des Etats.
Au fil du temps, les scores en lecture, et en particulier en mathématiques, ont généralement augmenté ou sont restés stables depuis que le test a été réalisé pour la première fois au début des années 1970. Au cours de la dernière décennie environ, les scores des élèves se sont stabilisés plutôt que de progresser, tandis que les écarts se sont creusés entre les étudiants peu performants et les élèves très performants.
Puis vint la pandémie, qui ferma les écoles à travers le pays presque du jour au lendemain. Les enseignants faisaient les cours en ligne. Il a fallu dans un premier temps réglé le problème des enfants n’ayant pas l’équipement nécessaire et/ou ne sachant pas vraiment l’utiliser.
Dans certains endroits, les pires perturbations ont été de courte durée, les écoles ayant rouvert cet automne-là. Dans d’autres, en particulier dans les grandes villes avec de grandes populations d’écoliers à faible revenu et/ou appartenant aux minorités, les écoles sont restées fermées pendant de nombreux mois, et certaines n’ont pas rouvert complètement jusqu’à l’année dernière.
La Covid a simplement effacé les progrès et exacerbé les inégalités. C’est là l’un des effets indirects de la pandémie don’t on va dans les mois à venir devoir faire un bilan plus large. Les statistiques se sont concentrées sur les décès mais il y aura aussi les effets de ce que l’on appelle le Covid long, les autres pathologies non traitées pendant la Covid, les effets sur la santé mentale…
Si l’on veut se consoler un peu, on pourrait aussi penser ce que serait la situation si l’on n’avait pas disposé des technologies numériques pour pallier la fermeture des écoles.
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