En pleine crise avec la Corée du Nord et pendant la semaine cruciale où les sénateurs tentent leur va-tout pour faire passer leur loi sur l’assurance maladie, Donald Trump trouve le temps et l’attention de poursuivre et d’amplifier la polémique avec les joueurs de la NFL, notamment ceux qui ont posé genou à terre pour protester contre la situation des minorités aux Etats-Unis. Suite à ses premières remarques, trois équipes ont entières ont mis genou à terre et dimanche et des douzaines d’autres l’ont fait partiellement.
Pour Donald Trump l’objectif est de « donner de la viande à sa base », faute de résultat tangible et dans l’approche de la probable débâcle sur la réforme de l’assurance maladie. Car si paradoxalement la majorité des joueurs sont noirs, la majorité des fans et la très grande majorité des propriétaires des équipes sont constituées de Blancs. Dans ce combat soudainement activé par le « pompier pyromane » en chef, Donald Trump se présente comme défenseurs des valeurs de l’Amérique éternelle. Il a consacré une dizaine de tweets sur ce sujet des valeurs patriotiques pour vivifier le soutien de ses troupes et les dynamiser.
Une dizaine de tweets en deux jours sur le sujet dont un de mauvais goût mais qui résonnera certainement dans le monde Trump : « I wonder what this BRAVE American would give to stand on his own two megs just ONCE MORE for our Anthem » accompagné de la photo du jeune militaire avec ses deux jambes artificielles. Il a également retweeté un message mentionnant un joueur de NFL qui a rejoint l’armée en 2002 et tué en 2004 au front. Le message subliminal est qu’il y a d’un côté les bons joueurs de football américain qui se font tué en action et les mauvais qui osent ne pas respecter le drapeau.
Plutôt mal venu pour quelqu’un qui n’a jamais assuré une fonction publique ou militaire et n’a jamais servi son pays. On se rappelle du très puissant discours de Khizr Khan à la Convention démocrate, un Américain d’origine pakistanaise émigré aux Etats-Unis et qui a perdu son fils pendant la guerre d’Irak. « Mr Trump, you have sacrificed nothing » s’était-il écrié.