Jusqu’ici, c’était un album des Pink Floyd. Aujourd’hui, c’est une obsession du président des Etats-Unis.
Donald Trump a consolidé sa notoriété en étant le présentateur vedette de l’émission The Apprentice avec sa signature « You’re fired ». Grâce à cette notoriété fabriquée, il a transformé son activité de promoteur immobilier en vendeur de licences : son nom Trump, devenu une marque, apposé sur le fronton de constructions en échange de royalties. Appuyé sur ces deux expériences, il a réussi à se faire élire président des Etats-Unis à la faveur d’un système électoral obsolète et sans doute de l’aide des Russes. Sur ce front russe, l’actualité s’accélère depuis les élections de mi-novembre avec des révélations quasiment chaque jour. La dernière en date étant que la société AMI qui édite le journal à scandale National Enquirer accepte de coopérer avec les procureurs fédéraux et admis d’avoir publié des articles à charge contre Hillary Clinton.
Faire campagne pour être élu président est une chose, être président en est une autre. C’est certainement vrai dans tous les pays du monde et pour tous les candidats, mais l’est particulièrement pour Donald Trump. Il avait sans doute de nombreuses qualités pour la première activité et beaucoup moins pour la seconde. Car être président c’est aussi être assis derrière son bureau à lire des notes de conseillers, des rapports, écouter les experts, autant de tâches qui lui sont totalement étrangères.
Pour Donald Trump, la politique est surtout un spectacle destiné d’un côté à caresser sa base dans le sens du poil et de l’autre à satisfaire son ego. Cette semaine, il avait convoqué Nancy Pelosi, qui sera selon toute vraisemblance sera le prochain Speaker de la Chambre, et Chuck Schumer, le chef de la minorité démocrate au Sénat. En temps normal, les photographes sont admis avant et/ou après pour faire quelques clichés et/ou poser quelques questions. A cette occasion, ils sont restés pendant l’échange pour le moins chaotique entre un président et ses opposants démocrates au Congrès. L’objectif de ce qui est assez inhabituel était-il de montrer aux Américains sa maîtrise dans la négociation ? N’est-il pas l’auteur de « The Art of the deal » ? Le résultat est beaucoup moins probant et tourne plus à la discussion de cour de récréation.
« Si vous ne me donnez pas l’argent pour financer le mur, je menace de fermer le gouvernement » (Shutdown) tel est en gros le contenu de l’échange dans lequel Nancy Pelosi donne un cours de politique à Donald Trump.
Une journaliste faisait remarquer pendant cet échange que Donald Trump avait répété le mot wall 45 fois.
Dans un monde traditionnel, l’objectif de chaque camp était de faire reposer la responsabilité d’une telle initiative de shut down au parti opposé. Donald Trump a déclaré :
« If we don’t get what we want, one way or the other, whether it’s through you, it’s trough the military through anything you want to call, I will shut down the government and I am proud to shut down the government for border security ».
Dont acte.