Sans surprise, Donald Trump a donc dénoncé l’accord iranien et annoncé que les Etats-Unis se retirait de cet accord « mauvais dès sa conception ». Avant de justifier sa décision, Donald Trump a rappelé la politique néfaste de l’Iran dans la région depuis 40 ans et énuméré tous les méfaits commis par le pays. Pour en arriver à sa décision.
Une décision prise pour respecter une promesse de campagne fondée sur l’affirmation que l’Iran ne respecte pas l’accord. Alors même que l’AEA (Atomic Energy Agency), son nouveau ministre des affaires étrangères – en route pour la Corée du Nord pendant que Donald Trump donnait son discours – a affirmé le contraire lors de son audition devant le Sénat ainsi que toutes les agences d’intelligence américaines. Si Donald Trump a de nouvelles informations, il faudra donc qu’il s’en explique, car la mise en scène d’Israël n’a convaincu personne puisque les informations utilisées datent d’une quinzaine d’années. Un journaliste de CNN qui avait interviewé Donald Trump lorsque l’accord avait été signé il y a trois ans, pendant le deuxième mandat d’Obama, était un mauvais accord, sans même savoir ce qu’il y avait dedans. Donald Trump ne négocie pas, ne croit pas au pouvoir de la diplomatie, il croit plutôt à la contrainte, à la force ou à la menace et surtout en son instinct. Les faits ne l’intéressent pas beaucoup. En tous, les efforts d’Emmanuel Macron, Angela Merkel et Theresa May n’ont pas été concluant.
AIPAC crowd laughs at Donald Trump when he says he’s studied the Iran nuclear deal more than anyone
Le plan B ? Trump n’en a pas sauf celui de revenir à la situation antérieure des sanctions, au plus haut niveau possible. Et aussi de menacer tous les pays – y compris les alliés des Etats-Unis qui aideraient l’Iran à repartir sur le chemin de la construction de la bombe nucléaire. Faut-il comprendre tout simplement commercer avec l’Iran ? C’est probable. D’ailleurs, depuis plusieurs mois, si l’Iran ne respecte pas l’accord, les Etats-Unis non plus puisqu’ils font tout pour décourager les pays européens à établir des relations d’affaires avec le pays. Avec les pénalités qui vont avec.
Le fait de se retirer de l’accord ne donne-t-il pas les mains libres à l’Iran de relancer son programme nucléaire. Pour l’heure, le président Hassan Rouhani a déclaré qu’il continuerait à négocier avec toutes les parties prenantes restantes pour rester dans cet accord. Une manœuvre qui, si elle s’avérait efficace, isolerait un peu plus les Etats-Unis de ses alliés et mettrait le président Trump dans une position délicate. Bizarrement, cette initiative pourrait tendre les relations entre les Etats-Unis et les pays européens membres de cet accord. Et elle est de nature à tendre la situation dans un Moyen-Orient où le moindre incident pourrait être de nature à embraser la région. Comment Donald Trump peut-il espérer trouver un meilleur accord dans ces nouvelles conditions ? Dans un éditorial publié dans le New York Times, John Bolton, le nouveau conseiller à la sécurité nationale écrivait en 2015 écrivait : Pour arrêter l’Iran à avoir la bombe, il faut bombarder l’Iran.
Dans son discours, Donald Trump a établi un lien entre l’Iran et la Corée du Nord indiquant que le rendez-vous avec Kim Jung Un était arrêté. Mais on ne comprend cette rupture de l’accord iranien peut-elle aider à trouver un accord avec la Corée du Nord ? Si la Corée du Nord accepte la dénucléarisation (No Nukes), comment pourra-t-on le vérifier de manière plus assurée qu’en Iran ? Qui le vérifiera ?
— Bernie Sanders (@SenSanders) 8 mai 2018