Lundi soir à 18h52, Donald Trump publiait un long communiqué dans lequel il informait la terre entière que le FBI avait effectué « un raid » dans son domicile de Mar-a-Lago en Floride. Assez clairement, il était préparé (qu’il attendait sans doute) à cette éventualité car il a été en mesure de publier ce long communiqué. Cette perquisition fait suite à un échange de plusieurs mois entre Donald Trump et le ministère de la Justice concernant la restitution de documents, dont certains classés hautement confidentiels, aux Archives Nationales (comme c’est l’obligation depuis 1978).
Sur l’aspect légal, on ne peut pas en dire grand-chose à ce stade car on ne connait pas le contenu des documents concernés. Pour lancer cette initiative, il a fallu l’autorisation du ministère de la Justice et du ministre lui-même, Merrick Garland, et celle d’un juge fédéral qui a été convaincu du niveau de gravité.
Sur le plan politique, Merrick Garland joue gros car d’emblée, les principaux élus républicains ont fait corps avec Donald Trump montrant à quel point ce dernier à pris le contrôle des esprits. Dans des proportions qui défient l’entendement avec des déclarations de principe fondées sur aucune information réelle. Entre le ministère de la Justice et le FBI d’un côté, et Donald Trump de l’autre, ils ont tous fait leur choix. Etonnant pour un parti qui se prétend être le représentant de la « loi et de l’ordre » (Law and Order). En fait, ces deux institutions font parti de ce qui est à leur yeux le « Deep State » adhérant sur ce point aux déclarations de l’ex-président. De son côté, Donald Trump revient au centre de l’attention de tous les médias et bénéficient du soutien d’une grande majorité du parti républicain alors qu’il était un peu oublié. Même Fox News avait décidé de ne plus retransmettre ses meetings. Tout cela est bon à prendre et coupe l’herbe sous le pied de ses concurrents potentiels qui se sont ralliés à son « drapeau MAGA ».
Un des premiers à réagir a été Kevin McCarthy, le leader de la minorité de la Chambre des représentants qui espère bien devenir Speaker en novembre prochain si les républicains gagnent la majorité des sièges. Un message en forme de menace adressée au ministre de la Justice à peine masquée : « Attorney General Garland, preserve your documents and clear your calendar ». L’ironie de ce tweet est que Donald Trump a été perquisitionné pour des documents qu’il n’a pas rendu aux Archives Nationales. Les républicains ont pris l’habitude de penser que les lois ne sont plus pour eux mais seulement pour les démocrates. Au passage, Kevin McCarthy fustige la mesure de la loi Inflation Reduction Act consistant à recruter 87 000 agents des impôts (IRS). Là encore, les républicains transforment le message Avec un message du type : « s’ils attaquent un ex-président de cette manière, imaginez ce qu’ils peuvent faire contre vous » alors qu’il s’agit d’attaquer la fraude, notamment des gros poissons. C’est présenté comme une mesure comme « Joe the Plumber ».
Quant à ceux qui exigent que le ministère de la Justice diffuse le mandat de perquisition, ils ont été « exhaussés » puisque l’Attorney General a donné son accord pour que soit publié le mandat de perquisition.
Mike Pence, ex-vice-président devrait normalement soutenir une action d’une des pus importantes agences du gouvernement.
Newt Gingrich, ex-Speaker et pro-Trump qui s’est répandu sur tous les médias d’extrême-droite
Ted Cruz, le sénateur du Texas qui s’était envolé au Mexique pendant la grande panne électrique de l’hiver dernier et veut enfermer le Dr Fauci, est tout dans la nuance comme d’habitude.
Josh Hawley, le sénateur (R-MI) qui encourageait les terroristes du 6 janvier pour ensuite les fuir dans les couloirs du Congrès lorsque ceux-ci ont envahi le capitole, demande simplement la démission du ministre de la Justice.
Marjorie Taylor Greene (R-GA) veut tout simplement « defund the FBI »
Rand Paul, le sénateur du Kentucky (S-KY)
Jim Jordan, un des plus indéfectibles soutiens du président, il s’est répandu sur les médias, en particulier Fox News
Ron de Santis, gouverneur de Floride, est pris entre feux, soutenir Donald Trump et pousser sa propre campagne. Un chemin difficile.
Marco Rubio (S-FL), un temps très critique de Donald Trump et candidat en 2016, considère que l’opération menée au domicile de Donald Trump est digne d’un régime totalitaire.