Par Nadège Dufossé, Responsable de l’Allocation d’Actifs, Candriam
Le discours du Président Donald Trump devant le Congrès ne va pas à l’encontre des attentes des marchés. Le prochain obstacle sera d’assimiler la possible hausse des taux de la Fed dans les prochaines semaines.
Le tant attendu discours était plutôt destiné à un auditoire de politiciens et d’électeurs américains, qu’aux marchés financiers. Le discours d’une heure de Donald Trump fait écho à son discours inaugural, rappelant sa familière rhétorique « l’Amérique d’abord », mais décevant cependant les marchés financiers par son manque de précisions. Le Président Trump a souligné ses priorités (reconstruire les infrastructures, abroger et remplacer « l’Omabacare », augmenter les dépenses de défense, faire appliquer les lois sur l’immigration).
Par ailleurs, il a annoncé des réformes fiscales majeures concernant à la fois les entreprises et les particuliers. Il a notamment indiqué que ses équipes travaillaient sur « une réforme fiscale historique qui réduira le taux d’imposition de nos entreprises afin qu’elles puissent être compétitives et prospérer n’importe où, face à n’importe qui » et que cette réforme accordera « en même temps un allègement fiscal significatif à la classe moyenne ». Le Président a éludé les aspects techniques (p. ex. l’ajustement fiscal à la frontière) ainsi que la règlementation bancaire. Nous confirmons qu’il n’y a, ce matin, aucun changement en termes de dynamique politique.
Selon nous, la principale conclusion consiste à se concentrer sur les données économiques (plus fortes que prévues) à venir, et sur la proactivité de la Réserve Fédérale. Nous remarquons que neuf membres de la Fed (dont la Présidente Yellen et le Vice-Président Fischer) doivent prendre la parole dans les trois prochains jours, et qu’ils seront ainsi en mesure d’influer sur les anticipations de marchés avant la prochaine réunion du FOMC le 15 mars. Avant même le discours de Donald Trump, le Président de la Fed de NY Dudley, d’habitude conciliant, a déclaré que le resserrement monétaire « se justifiait davantage ces derniers mois » et que les « risques relatifs aux perspectives économiques commençaient désormais à s’orienter à la hausse ».