Selon Dictionnaire de l’économie et des sciences sociales, le droit est défini comme « l’ensemble des règles qui régissent la conduite de l’homme en société, les rapports sociaux », ou de façon plus complète « l’ensemble des règles imposées aux membres d’une société pour que leurs rapports sociaux échappent à l’arbitraire et à la violence des individus et soient conformes à l’éthique dominante »
« La justice est un principe philosophique, juridique et moral fondamental en vertu duquel les actions humaines doivent être sanctionnées ou récompensées en fonction de leur mérite au regard du droit, de la morale, de la vertu ou autres sources normatives de comportements ».
Lawyer Roy Cohn and Donald Trump
at the opening of Manhattan’s Trump Tower, 1983
Ce n’est pas la vision de Donald Trump qui considère le droit comme un outil pour faire avancer sa cause et défendre ses seuls intérêts. C’est le conseil que lui avait son premier avocat Roy Cohn, l’avocat de Joseph McCarthy qui mena la chasse aux sorcières pendant les années 50. Sachant que tant qu’une affaire n’a pas été liquidée, on ne sait pas quel jugement sera rendu. Il faut donc utiliser l’outil autant qu’il est possible pour intimider ou, éventuellement, trouver un compromis avantageux. Avec l’idée que la personne ou l’institution visée en sera diminuée ou détruite. En 1984, Il a fait un procès contre le Chicago Tribune pour diffamation réclamant 500 M$. Le juge en charge de l’affaire l’a débouté, mais il a bénéficié d’une forte publicité de cette affaire. Et là il suit le conseil de son autre ami de longue date Roger Stone selon lequel il faut mieux que l’on parle de vous, en bien ou en mal, plutôt que d’être ignoré.
C’est le sens des différentes actions lancées contre le Congrès, Deutsche Bank ou son propre cabinet Mazars. Le président entend empêcher par tous les moyens la divulgation de ses données financières. Le ministre de la Justice a donné les instructions pour ignorer les convocations lancées par la Commission on Oversight and Reform. Concernant la possibilité d’une procédure d’Impeachment la Chambre des représentants, Donald Trump lui-même a indiqué qu’il irait jusqu’à la Cour Suprême alors que cette dernière n’a aucun rôle en la matière. La Commission Financial Services sous la houlette de Maxine Walters a lancé une assignation à Deutsche Bank, seule banque prête à lui prêter de l’argent et grande créditrice du businessman Trump, pour lui fournir nombre de documents financiers. Qu’à cela ne tienne, Donald Trump, Donald Junior, Eric et Ivanka, et son entreprise ont lancé une action en justice contre la banque et Capital One (qui est la banque de Donald Trump en tant que personne privée) pour les empêcher de fournir ces documents. Au motif que ces demandes sont destinées à lui causer du tort, sont infondées et n’ont d’autres motifs que politiques.
Donald Trump est un habitué des procès. Selon des données collectées par le quotidien USA Today, Donald Trump a été impliqué dans plus de 4 000 procès, à titre personnel ou de son entreprise. A peine était-il élu président des Etats-Unis, qu’il concluait avec les plaignants un accord à l’amiable, les indemnisant à concurrence de 25 millions de dollars. Plus de 5 000 personnes avaient été dupés en payant des frais de scolarité allant jusqu’à 35 000 dollars. Sans jouer les pères la morale, on fait mieux pour un tout fraichement nommé président des Etats-Unis. D’autant que les faits dans cette affaire sont accablants.
Et il a beau être en difficulté, cela ne l’empêche de poursuivre son travail de sape. N’avait-il pas déclaré que le juge fédéral basé en Californie s’occupant de cette affaire, Gonzalo P. Curiel, était un « Mexicain », et que, par conséquent, il n’était pas impartial vis-à-vis de Trump en raison de ce qui a été perçu comme des descriptions désobligeantes de sa part à propos des Mexicains lors du lancement de sa campagne (Source : Wikipedia).
« Have You No Sense of Decency, Sir? » Ne faudrait-il pas un Joseph Welch pour lancer une telle admonestation à Donald Trump ?