Il promettait la Lune avec des rendements qui faisaient l’admiration de toute la profession même si certains avaient quelques doutes sur les ressorts du mécanisme. Et puis, le pot au rose fut découvert. En fait d’ingéniosité et d’habilité, Robert Madoff n’était en fait qu’un malfrat de haut vol qui fut condamné à 150 ans de prison.
Donald Trump avait lui aussi promis la Lune en s’engageant à rendre l’Amérique sa grandeur (MAGA). Il fut élu sur cette promesse par des gens qui le percevaient comme le chevalier blanc qui allait les sauver d’une mondialisation sauvage. Si cette dernière existe, Donald Trump n’est en rien ce chevalier blanc il serait plutôt l’exploiteur en chef et le mauvais payeur qui ne s’honore pas d’honorer ses engagements. Face au politiquement correct qu’il n’avait eu de cesse de dénigrer, Donald Trump n’a fait que proposer du systématiquement incorrect et de l’incongruité répétitive. Ça plaisait et ça plait toujours à certains et Donald Trump a toujours le soutien inconditionnel de sa base. Si Donald Trump a des problèmes, c’est la faute de la presse, du marigot de Washington, des républicains du Congrès, de madame Soleil…
Pour l’instant peu de républicains au Congrès semblent vouloir s’y opposer. Mais pour combien de temps ? D’autant que certains commencent à comprendre que ce soutien pourrait leur coûter leur réélection en novembre 2018.
Depuis que Donald Trump est à la Maison Blanche, il y a un peu plus de 100 jours, il ne se passe pas une semaine sans qu’un nouveau scandale éclate. Le jour venu, il conviendra d’en faire une liste exhaustive mais les affaires peuvent être classées dans trois grandes catégories :
– Le Népotisme avec sa fille et son gendre comme ses plus importants conseillers alors qu’ils n’ont aucune expérience pouvant justifier leur position si ce n’est leurs liens familiaux ;
– Les conflits d’intérêts : là, la liste des faits d’armes est longue comme un jour sans pain. Cette catégorie pourra être largement renseignée lorsque Donald Trump aura publié sa déclaration d’impôts. Mais il y aussi les nombreux procès en cours ;
– L’affaire russe.
C’est dans cette dernière catégorie que les événements récents ont été les plus marquants. Il y a d’abord eu la réception de Sergey Lavrov, ministre russe des affaires étrangères, et Sergey Kislyak, ambassadeur russe aux Etats-Unis le jour d’après le limogeage de James Comey, un hasard de calendrier pour le moins fâcheux. Curieusement, cette entrevue qui semble avoir été extrêmement amicale. Seuls les photographes ont été admis à immortaliser l’événement.
Quelques jours après, on apprend que Donald Trump a fourni des informations classées à ses interlocuteurs. Ce n’est pas illégal puisque le président peut déclassifier ce qu’il veut mais c’est inopportun car cela peut mettre des vies en danger ou tarir des sources. Malheureusement, selon les experts, ce genre de fuite par les politiques ou les diplomates est relativement courant.
Mais surtout hier, James Comey a communiqué qu’il avait reçu un mémo dans lequel Donald Trump lui demande de laisser tomber l’enquête sur Michael Flynn, l’ancien conseiller à la sécurité nationale contraint de démissionner pour des relations déplacées et financières avec des gouvernements étrangers. C’est donc un nouvel élément dans une affaire déjà lourde qui pourrait caractériser un fait d’obstruction à la Justice. Un motif clair d’Impeachment.