Ancien speechwriter de Jimmy Carter et journaliste du magazine Atlantic depuis la fin des années 70, James Fallow avait lancé le projet « Trump Time Capsule » pendant la campagne dont l’idée était simplement de montrer que Donald Trump était inapte à être président des Etats-Unis. Ce projet personnel était en phase avec la ligne éditoriale du magazine (l’un des plus vieux aux Etats-Unis, il a été créé à Boston en 1857 et a soutenu dès sa création l’abolition de l’esclavage). Dans un éditorial, The Atlantic avait écrit :
He is a demagogue, a xenophobe, a sexist, a know-nothing, and a liar. He is spectacularly unfit for office, and voters—the statesmen and thinkers of the ballot box—should act in defense of American democracy and elect his opponent
Dans un article tout récent, James Fallow explique qu’il n’a jamais suivi la voie de l’analyse médicale pour expliquer ses prises de position sur les faits et gestes du 45e président des Etats-Unis.
The one thing I avoided in that Time Capsule series was “medicalizing” Trump’s personality and behavior. That is, moving from description of his behavior to speculation about its cause. Was Trump’s abysmal ignorance—“Most people don’t know President Lincoln was a Republican!”—a sign of dementia, or of some other cognitive decline? Or was it just more evidence that he had never read a book? Was his braggadocio and self-centeredness a textbook case of narcissistic personality disorder? (Whose symptoms include “an exaggerated sense of self-importance” and “a sense of entitlement and require[s] constant, excessive admiration.”) Or just that he is an entitled jerk? On these and other points I didn’t, and don’t, know.
Mais les événements récents le poussent à modifier un peu son jugement (ces récentes déclarations ont motivé mon dernier billet : La santé mentale du président en question). Comment pourrait-il en être autrement ? De l’offre du rachat du Groënland à la déclaration « I am the chosen one » en passant par ses incongruités lors de ses visites sur les lieux des drames d’El Paso et de Dayton, autant d’indices qui militent pour se poser des questions.
James Fallow ne se prend pour un médecin mais il fait juste remarquer que si Donald Trump occupait n’importe quelle autre fonction, il aurait du souci à se faire sur la pérennité de son emploi.
« But Just from life, I know this:
– If an airline learned that a pilot was talking publicly about being “the Chosen One” or “the King of Israel” (or Scotland or whatever), the airline would be looking carefully into whether this person should be in the cockpit.
– If a hospital had a senior surgeon behaving as Trump now does, other doctors and nurses would be talking with administrators and lawyers before giving that surgeon the scalpel again.
– If a public company knew that a CEO was making costly strategic decisions on personal impulse or from personal vanity or slight, and was doing so more and more frequently, the board would be starting to act. (See: Uber, management history of.)
– If a university, museum, or other public institution had a leader who routinely insulted large parts of its constituency—racial or religious minorities, immigrants or international allies, women—the board would be starting to act.
– If the U.S. Navy knew that one of its commanders was routinely lying about important operational details, plus lashing out under criticism, plus talking in “Chosen One” terms, the Navy would not want that person in charge of, say, a nuclear-missile submarine. (See: The Queeg saga in The Caine Mutiny, which would make ideal late-summer reading or viewing for members of the White House staff.)
(…) If Donald Trump were in virtually any other position of responsibility, action would already be under way to remove him from that role. The board at a public company would have replaced him outright or arranged a discreet shift out of power.
On pourrait d’ailleurs ajouter une, s’il était serveur à Starbucks, il aurait été licencié depuis longtemps.
Il n’y a donc que deux exceptions, poursuit James Fallow, qui permettraient à une personne comme Donald Trump de rester en place : s’il était à la tête d’une entreprise non cotée et s’il était président des Etats-Unis. C’est précisément les deux fonctions qu’il a exercées lui donnant toute latitude pour commettre toutes ces extravagances. Dans les entreprises familiales, il n’y a aucun contre-pouvoir et le patron fait un peu ce qu’il veut. Concernant le président, il y a certes le jeu des Checks and Balances et les mesures permettant de le démettre (25e amendement, procédure d’Impeachment) mais elles doivent toutes les deux recueillir le soutien des deux tiers du Sénat. Ce qui est totalement improbable puisque le parti républicain est devenu le parti de Trump.