Hillary Clinton avait trébuché en 2008 face à Barack Obama. Ce dernier apportait un vent de fraîcheur et Hillary Clinton était partie à la bataille peut-être avec trop de certitudes. Cette fois, elle est en passe de remporter la nomination mais sans soulever d’enthousiasme et en raison du principe de réalité. A l’inverse, Bernie Sanders, venu de nulle part, avancé en âge (Hillary Clinton n’est pas toute jeune non plus) et sans une très grande notoriété (il est sénateur du petit état du Vermont) fait une excellente campagne opposant une remarquable résistance à celle qui est pourtant la femme du monde la plus admirée par les Américains selon une enquête de l’i (Barack Obama est l’homme le plus admiré).
Mais face au probable candidat républicain, Hillary Clinton est celle qui a le plus de chance de l’emporter. C’est d’ailleurs cette idée qui avait poussé le parti démocrate à créer les superdélégués pour éviter les débâcles connues comme celle de George McGovern en 1972 contre Richard Nixon.
Côté démocrates, il reste encore 1206 délégués et il est plus que probable qu’Hillary Clinton obtienne les 2383 délégués nécessaires pour être nommé candidate lors de la Convention démocrate. Mais cela n’empêchera pas Bernie Sanders de continuer la course aussi longtemps qu’il le peut. D’abord pour ne pas décevoir les très nombreux soutiens donateurs individuels qui lui ont permis de financer ces primaires. Ensuite pour essayer de faire passer quelques-unes de ses idées lorsqu’il s’agira de réunir les militants, sympathisants et électeurs démocrates.
De son côté Donald Trump est lui aussi bien placé pour obtenir la majorité des délégués. D’ailleurs, il commence à se parer des habits de président. Pour preuve, le discours de politique étrangère qui, contrairement à ses éructations habituelles et ses saillies pour le moins scabreuses, était beaucoup plus posé et réfléchi. Le fond d’ailleurs était un peu incohérent par rapport au message où on l’est passé du slogan American Great Again à celui d’America First. Dans cette course, ce n’est pas le choix de Carly Fiorina pour un ticket Cruz/Fiorina[1] qui devrait changer beaucoup la donne.
Donald Trump a pour l’instant 956 délégué et doit en engranger encore 281 pour atteindre les 1237 nécessaires pour être nommé lors de la convention de juillet. Il reste 502 délégués à conquérir. La prochaine étape est mardi dans l’Indiana où l’enjeu est de taille car le mode de scrutin est The winner take-most autrement dit gagner permet de gagner la plupart des délégués. Ted Cruz et John Kasics ont conclu un accord selon lequel ce dernier ne se présenterait pas pour cette primaire mais cela ne devrait pas suffire. Selon les sondages (voir tableau ci-dessous), il devrait arriver avec le nombre de délégués requis à la Convention républicaine mais pour cela il devra batailler presque jusqu’à la fin du processus des primaires.
Car, à ce stade, il n’y a encore aucune certitude. Et s’il n’arrivait à capter cette majorité nécessaire, tout pourrait alors se jouer lors de la Convention. Donald Trump a d’ailleurs à plusieurs reprises, soit pesté contre le système injuste soit menacé le parti au cas où ce dernier – qui ne l’aime pas beaucoup – tenterait une manœuvre (voir article à venir).
Bref, l’affrontement Donald Trump contre Hillary Clinton semble de plus en plus probable.
Les délégués républicains à conquérir
[1] C’est la troisième fois qu’une femme est dans le ticket après la démocrate Geraldine Ferrero et la désastreuse Sarah Palin (qui a peut-être coûté la victoire à