La meilleure défense c’est l’attaque, la formule est bien connue. Mais la pire attaque n’est-elle pas la défense. Alors qu’il n’arrête pas de distribuer les mauvais points à la presse, aux institutions, aux agences de renseignements, aux « fuiteurs », aux syndicalistes, aux démocrates… Depuis qu’il est à la Maison Blanche, Donald Trump n’arrête pas de faire marcher la machine à tweets vengeurs, outranciers, démesurés, exagérés en tirant sur « tout ce qui bouge ».
Mais là la teneur de ces deux derniers tweets est différente : elle est sur le mode plaintif et geignarde ce qui ne correspond pas du tout à son habitude. Il se plaint d’être le président le plus maltraité de l’histoire. C’est possible mais peut-être devrait-il se poser la question pourquoi. Car casser les codes, les traditions, laisser libre cours à ses éructations verbales qui mélangent approximations et mensonges éhontés, appeler la foule à faire emprisonner son adversaire de la campagne fini peut-être par retomber sur son auteur. Quand on crache en l’air, il vaut faire attention au sens du vent.
« Alors que la campagne d’Hillary Clinton et que les mandats de Barack Obama ont été placés sous le signe de l’illégalité, aucun procureur n’a été nommé pour mener une enquête » se plaint-il dans un premier tweet. « C’est la plus grande chasse aux sorcières de l’histoire des Etats-Unis » dans un second. On peut évidemment avoir des réserves sur ce type d’affirmation chez un président qui osait affirmer qu’Andrew Jackson aurait pu arrêter la guerre de Sécession alors qu’il est mort seize ans avant qu’elle n’éclate.
Mais ce changement de ton n’est-il pas le signe que Donald Trump a pris conscience que les choses devenaient sérieuses, très sérieuses. Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. Et Donald Trump va s’absenter de Washington pendant quelques jours, de quoi laisser aux habitants du marigot d’affuter un peu plus leurs armes.