Il devait être sur l’image. La réouverture de Notre-Dame est un événement planétaire dont la répercussion médiatique sera peut-être de plus grande importance que les Jeux olympiques, notamment parce qu’il est plus ramassé dans le temps. Et qu’il accueillera dans un même lieu plus de cinquante chefs d’État. C’était donc là une occasion à ne pas rater – j’imagine la difficulté des responsables du protocole pour savoir où le placer parmi les chefs d’État qu’il n’est pas encore ou parmi les simples VIP au risque de brusquer le futur président – à la fois pour être sur l’image et aussi pour (re)prendre ses futurs homologues. Joe Biden devrait venir lui aussi pour montrer que c’est encore lui le président jusqu’au 20 janvier, afin de reléguer Donald Trump dans son « simple » rôle de President-elect. Mais a priori il a indiqué qu’il ne viendrait pas. C’est son épouse Jill Biden qui le représentera.
On ne sait pas comment les choses se sont réellement passées : Donald Trump a-t-il été invité ou s’est-il invité ? On sait que le président élu et le président français se sont entretenus au téléphone récemment. Tel que le message est rédigé, on pourrait penser qu’il s’est invité. Et si tel est le cas, on ne voit pas comment le gouvernement français pourrait lui refuser cet honneur. D’ailleurs, le message commence par “It is an honour”. On pensait que la suite serait « que j’ai été invité ».
Il en profite pour féliciter Emmanuel Macron sur le magnifique travail effectué. Mais on peut penser que si les deux hommes se voient à l’occasion de ce voyage, ce ne sera pas trop pour parler des difficultés techniques qu’ont dû surmonter les différents corps de métier impliqués dans cette éblouissante restauration, mais pour rentrer dans le dur. Et que les futurs possibles droits de douane sur les produits français seront évoqués. Donald Trump va se faire un plaisir de commencer à diviser les pays européens et à les menacer séparément. Et c’est un Emmanuel Macron très affaibli à l’intérieur comme à l’extérieur, sans doute sans Premier ministre, qu’il va rencontrer.
On ne peut pas oublier ce qu’avait proposé Donald Trump lorsque le feu s’était déclaré dans le toit de Notre-Dame. Un remède qui fait penser aussi à celui qu’il avait proposé pour traiter le Covid, avaler un peu de Bleach, pas longtemps juste pour tuer les microbes, on encore s’exposer aux rayons ultra-violets.
Si l’on compte ce voyage comme premier voyage présidentiel, on peut comparer au premier mandat de Donald Trump qui avait choisi l’Arabie Saoudite pour son premier déplacement à l’étranger en tant que 45e président des États-Unis. Petit hasard de l’histoire, Emmanuel Macron est actuellement en Arabie Saoudite.
On se souvient que Donald Trump avait été particulièrement impressionné par le défilé du 14 juillet et que, en rentrant aux États-Unis, il avait expliqué qu’il voulait transposer l’événement à l’occasion de la fête nationale du 4 juillet. Ses généraux lui avaient expliqué que le 4 juillet n’était pas une fête militaire.
En revenant de son voyage à Paris, peut-être voudra-t-il faire construire une cathédrale à Washington.
Emmanuel Macron avait été le premier chef d’État à féliciter Donald Trump pour son élection avec un tweet – publié le 6 novembre à 8h54, heure française – qui pourrait laisser à une légère mésinterprétation liée au double sens du mot convictions en anglais.