Donald Trump ne semble toujours remis d’avoir gagné les élections de 2016 puisque, plus d’un an après, il faut qu’il revienne régulièrement dans ses discours ou dans ses tweets sur le fait qu’il a gagné haut la main et qu’Hillary Clinton a perdu.
Dans un de ses derniers tweets suite à la publication du libre de Michael Wolff, Fire and Fury, Inside the White House, ne déclare-t-il pas « qu’il est un génie équilibré » notamment puisqu’il a gagné les élections dès son premier essai. Michel Wolff rapporte d’ailleurs qu’il ne souhaitait pas vraiment gagner mais plutôt profiter de la campagne électorale pour en tirer des bénéfices personnels.
Dans leur excellent livre One Nation after Trump, les trois auteurs, EJ Dionne Jr, Norman Ornstein et Thomas Mann, reviennent assez largement sur cette élection qui n’est pas un phénomène isolé mais plutôt un événement qui ponctue une évolution engagée il y a déjà longtemps, depuis l’arrivée de Ronald Reagan et sa révolution conservatrice.
Ils rapportent un fait majeur : Hillary Clinton a plutôt gagné dans les zones économiquement avancées et Donald Trump dans celles qui sont plutôt rivées sur la vieille économie. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : Hillary Clinton a gagné 472 comtés qui représentent environ 64 % du PIB alors que Donald Trump a, lui, gagné 2584 comtés représentant donc 36 % du PIB. Les comtés gagnés par Hillary Clinton ont dégagé un PIB/habitant supérieur à 70 % aux comtés gagnés Donald Trump.
Hillary Clinton a remporté 88 des 100 comptés les plus peuplés. Par comparaison, Al Gore avait remporté 187 comtés de plus qu’Hillary Clinton mais dont le total représentait seulement 54 % du PIB.
De manière anecdotique, les comtés gagnés par Donald Trump représentent 84 % de la surface du pays ce qui donne une impression sur la carte ci-dessous de victoire écrasante (en bleu, les comtés gagnés par Hillary Clinton et en rouge ceux gagnés par Donald Trump). C’est peut-être sur cette impression que Donald Trump pense qu’il a gagné largement ces élections.