Les résultats des primaires font les effets côté républicains : les candidats doivent face à la dure réalité. Chris Christie et Carly Fiorina ont tiré les leçons des deux premières échéances électorales (ci-dessous les résultats des Républicains dans le New Hampshire) : Chris Christie finissant à la 6e place juste devant Carly Fiorina. Ben Carson qui a, un moment talonné Donald Trump, devrait, lui aussi, prendre la même décision assez rapidement.
Il restera alors 5 candidats Donald Trump, John Kasich, Ted Cruz, Jeb Bush et Marco Rubio. Cette sorte de sélection naturelle peut-être changer le cours des choses ou au contraire la direction populiste qu’a pris la campagne et qui a mis en tête le plus iconoclaste d’entre eux, Donald Trump à côté de laquelle les déclarations de Marine Le Pen sont un peu à l’eau de rose.
Le candidat serait un cas d’école pour les spécialistes en communication. Car là où ces derniers pourraient conseiller un discours certes musclé mais policé, Trump en ajoute à chaque fois qu’il le peut. Trump séduit les Américains, tout au moins les républicains, pour plusieurs raisons. C’est un symbole de réussite sociale et économique (évidemment c’est très discutable). Dès qu’il le peut, il rappelle cette réussite et les « millions d’emplois » qu’il a pu créer (Trump ne doit pas avoir la notion des ordres de grandeur). Sous-entendu, une fois à la Maison Blanche, il pourra faire de même. Argument surprenant dans la mesure où l’administration Obama a été particulièrement efficace en ramenant le taux de chômage à un niveau très bas. Ensuite, il est tellement riche – ce qui est positif pour nombre d’Américains – qu’il peut être indépendant des lobbys et des sources de financement externes. Donc faire ce qu’il veut et rester authentique. Et puis, son discours musclé – un peu à l’instar de celui de Poutine – redonne aux Américains une image d’eux-mêmes qu’ils aiment entendre. Dans le dernier débat des républicains, Marco Rubio avait fait des déclarations similaires en accusant Obama de vouloir des Etats-Unis une nation comme les autres. Il y a toujours cette croyance, chez beaucoup de Républicains, dans l’exceptionnalisme des Etats-Unis.
Malgré tout ça, je ne peux pas croire que Trump ira jusqu’au bout et sera le candidat des Républicains. D’ailleurs, l’argument avait été avancé par Rachel Maddow dans le dernier débat démocrate sous forme de question à Bernie Sanders : Le dernier candidat extrême côté républicain est Barry Goldwater en 1964. Il s’est fait laminé par Lyndon B. Johnson. Huit ans plus tard, côté démocrate, George McGovern était à l’aile gauche du parti, il s’est fait écrabouillé par Richard Nixon. Autrement dit, des candidats extrémistes peuvent gagner la primaire mais pas l’élection générale.
Côté démocrates, le suspense est toujours présent avant le 6e débat qui s’est tenu dans la ville de Milwaukee à l’université du Wisconsin.