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De la Côte d’Azur à Mars en passant par le Groenland

N’osant pas trop s’affronter au maître de la Maison-Blanche, Lindsey Graham, sénateur de Caroline du Sud et proche parmi les proches du président, a qualifié de problématique l’idée de Donald Trump de prendre possession de la bande de Gaza et si besoin d’envoyer des troupes. “We’ll see what the Arab world says, but you know, that’d be problematic at many, many levels,” a-t-il complété en prenant toutes les précautions oratoires. “Deranged” and “nuts,” a déclaré plus directement Tim Kaine, Sénateur de Virginie, membre de la Commission des affaires étrangères, expliquant que c’étail là “a magnet for trouble (…) I don’t know where this came from, but I can tell you … that would not get many expressions of support from Democrats or Republicans up here,” a-t-il ajouté.

Il y a sept ans, à l’occasion d’une conférence de presse conjointe avec Netanyaou, Donald Trump avait béatement déclaré qu’il était pour la solution qui aurait l’aval des deux parties, Israël et les Palestiniens : une solution à un État dans lequel les Palestiniens seraient intégrés à Israël et une solution à deux états, Israël dans des limites à définir et la Palestine, répartie sur les deux régions de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Depuis, les Israéliens ont développé des enclaves coloniales dans la première et transformé la seconde, selon l’expression même de Donald Trump, « en un immense tas de gravats ». Il n’a pas même pas mentionné les dizaines de milliers de morts causés par le « carpet bombing » des Israéliens.

La solution à deux états étant devenue impraticable, reste celle à un seul état, mais sans les Palestiniens, devenus persona non grata après les horreurs du 7 octobre. Qu’en faire ? C’est là où le génie de Donald Trump intervient. Les États-Unis vont prendre possession de la bande de Gaza pour la transformer « en Côte d’Azur du Moyen-Orient » (Voir ci-dessous l’avant et l’après-Donald Trump à Gaza)

Mais c’est un pays indépendant, pourrait-on lui objecter. On le transformera en un dépendant. Comment l’occuper ? L’indépendance suivra. Pour la reconstruction, il pourra faire appel à des spécialistes comme Jared Kushner pour construire des hôtels 5 étoiles, des golfs et des casinos, tout ce dont a besoin les habitants de la région dont le principal souhait est de sortir de la misère. Il a imposé d’être consulté pour ce qui concerne les casinos en raison de sa grande expérience.

Après un dix-huit trous et un saut dans la piscine, rien de tel que de prendre un verre au bar de l’intercontinental, le futur palace donnant sur les rives de la Méditerranée, à la hauteur de Deir Al-Balah. Il faudra juste faire attention de servir des cocktails sans alcool, mais cela ne devrait poser de grandes difficultés. Une fois construite, cette bande de terre pourrait être baptisée « Trumplandia » ou encore mieux « beautiful Trumplandia ».

Qui finance ? Donald Trump va faire appel à l’Arabie saoudite ou au Qatar qui ont les poches pleines et ont déjà noué des liens serrés avec son gendre. L’Arabie Saoudite a déjà couvert le Jared de milliards de dollars qui seront ainsi productivement employés.

Que faire des Palestiniens ? Ah oui, les Palestiniens, j’oubliai. Qu’à cela ne tienne. Pourquoi ne pas les répartir dans les pays voisins, notamment l’Égypte et la Jordanie où sont déjà installés nombre de leurs frères.

Avec cette idée lumineuse, Donald Trump ne s’inscrit-il pas dans la lignée de ses prédécesseurs avec l’idée de faire émigrer les Noirs américains au Liberia. Idée portée par L’American Colonization Society (ACS), fondée en 1816 et soutenue notamment par James Monroe, Thomas Jefferson et Henry Clay, cette idée reposait sur deux motivations opposées. Côté positif, sur des motivations abolitionnistes : Certains antiesclavagistes croyaient que la colonisation était une solution pour offrir aux Noirs un avenir meilleur, à l’abri du racisme américain. Côté négatif, sur des motivations racistes : Certains Blancs pensaient que les Noirs affranchis ne pourraient jamais s’intégrer à la société américaine et souhaitaient leur départ. On ne sait pas trop dans quel camp Donald Trump pourrait se situer.

En 1821-1822, l’ACS acquiert des terres en Afrique de l’Ouest pour y fonder une colonie qui deviendra le Liberia en 1847. Sa capitale, Monrovia, est nommée en l’honneur de James Monroe. Entre 1820 et la guerre civile américaine, environ 15 000 Afro-Américains y émigrèrent, mais la majorité des Noirs américains préféraient rester aux États-Unis, considérant l’Amérique comme leur véritable patrie.

Et si le président Abdel Fattah al-Sissi ou le roi Abdallah II rechignent à la proposition du président américain ? Pourquoi pas le Groenland ? Oui, mais seulement dans la mesure où l’annexion de la terre glacée ne se ferait pas, car ce serait inimaginable que, si le Groenland devenait le 51e état des États-Unis, il accepte d’accueillir près de deux millions de musulmans sur son territoire. Alors ?  

Donald Trump pourra toujours demander à son virtuel vice-président Elon Musk de les envoyer sur Mars. Qui va payer les spacieux bus SpaceX ? C’est la nouvelle entité Mars Çarepart Services créée au sein du département DOGE qui récupérera une partie des 2 000 milliards de dollars générées par les économies budgétaires. Oui, mais près de deux millions de Palestiniens ? Pas compliqué, l’administration Trump na va-t-elle pas déporter plus de 11 millions d’immigrés, la plupart des criminels en plus. Alors deux millions, c’est facile.

Virer les fonctionnaires, déplacer des populations, démanteler l’administration, supprimer l’assurance santé, rayer le ministère de l’Education, supprimer l’aide aux pays étrangers et étendre les États-Unis, sont-ce là les sept travaux du nouvel Hercule de la Maison-Blanche.

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