Qui sème le vent récolte la tempête ! Des trois critiques majeures dont fait l’objet Donald Trump depuis qu’il a prêté serment – conflits d’intérêt, népotisme et intelligence avec la Russie, un pays qui ne compte pas parmi les amis des Etats-Unis – c’est la dernière qui tient la corde et vient de connaître un développement majeur. On sait aujourd’hui que la Russie a interféré dans les élections présidentielles sans être sûr à 100 % qu’elle ait atteint son objectif même si on peut avoir de sérieux doutes. Sans cette intervention, Donald Trump aurait-il été élu ? Probablement pas mais on n’en n’a pas la certitude. On sait seulement qu’il a été élu avec près de 3 millions de voix de moins et que quelques milliers dans les trois états de la Rust Belt auraient changé le cours des choses. La question majeure à ce jour était de savoir si l’équipe de campagne de Donald Trump dont ce dernier est le responsable en dernier ressort a sollicité des informations auprès des responsables russes – liés à Poutine – pour nuire à l’équipe adverse.
On en a la preuve aujourd’hui. C’est le Fake News New York Times qui a révélé l’information. Donald Trump Jr a répondu favorablement à la proposition d’une avocate dans le giron de Poutine via une chaîne de connexions multiples pour avoir des informations sur l’équipe d’Hillary Clinton. Dans cette affaire comme dans tant d’autres, le mensonge est roi. Le fils de Donald Trump a d’abord affirmé haut et fort qu’il n’avait jamais rencontré d’officiels russes pendant la campagne – comme tant d’autres, Paul Manafort, ex-directeur de Campagne, Jeff Sessions, aujourd’hui ministre de la Justice, Jared Kushner, le gendre de Donald Trump et quelques autres -, pour ensuite dire qu’il s’agissait d’une réunion sans importance portant sur un autre sujet, pour ensuite être obligé de concéder d’admettre qu’il avait assisté à cette réunion pour obtenir des informations permettant de nuire à Hillary Clinton.
Selon le New York Times, Donald Trump Jr a publié ses échanges de mail avec ses contacts russes après que le quotidien l’a contacté pour lui indiquer qu’il allait publier ces mails et recueillir des commentaires. Alors que s’on interlocuteur lui indiquait qu’elle détenait des informations compromettantes sur Hillary Clinton, il écrit : « I love it ». Il n’y a donc aucune ambiguïté sur la démarche du fils de Donald Trump. Interrogés sur les chaînes de télévision qui reprennent l’information en boucle, tous les spécialistes affirment que dans un tel cas, il faut appeler immédiatement le FBI pour lancer une enquête.
A cette réunion qui a lieu le 9 juin 2016 assistaient Jared Kushner, aujourd’hui conseiller spécial de Donald Trump, et Paul Manafort. L’affaire est grave pour Donald Trump Jr mais il faut se souvenir qu’il n’est qu’un simple citoyen au regard de la loi et n’a aucune fonction officielle. En revanche, elle est beaucoup plus problématique pour Jard Kushner qui lui fait partie de l’administration et a signé un formulaire très précis sur états de services et sur ses faits et gestes. Ce qui lui donne accès à des informations sensibles. Et de proche en proche, c’est très problématique pour Donald Trump. Après être relativement silencieux, le président s’est fendu d’un tweet pour défendre son fils et attaquer la presse. Car le soir-même, Donald Trump indiquait qu’il allait tenir une conférence de presse pour donner quelques informations « croustillantes ». Ensuite, il n’y a pas eu un seul meeting sans qu’il fasse allusion aux mails d’Hillary Clinton.
L’heure est grave. D’ailleurs, la déclaration du Vice-Président Mike Pence est assez significative. Il indique qu’il n’était pas encore dans le circuit à cette époque-là.
Les Républicains sont, dans leur majorité, restés relativement silencieux à part quelques exceptions comme Lindsey Graham ou John McCain. Mais on sent que le vent est en train de tourner. Les questions posées par les membres de la commission judiciaire ce jour pour confirmer le nouveau directeur du FBI Christopher Wray le montrent assez clairement. Et pour l’instant, on n’a pas encore de retours de l’enquête menée par Robert Mueller. Bref on semble se rapprocher d’août 1974.